Lisieux

J’ai visité Lisieux, ville sanctuaire au cœur du Pays d’Auge en Normandie. Avant d’être saisie par l’immensité de la basilique Sainte-Thérèse, j’ai traversé une campagne vallonnée et verdoyante parsemée de petits châteaux. Des pommiers en fleurs et des fromages qui s’affinent. J’ai rencontré l’art déco dans la crypte de la basilique, et à chacun de mes pas, l’esprit de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, sa guérison miraculeuse, sa vie de dévotion et ses mémoires qui inspirent les pèlerins du monde entier. 
 

Avant de partir à la rencontre des saints, Louis et Zélie Martin à Alençon, je fais une première halte en Normandie. Lisieux m’accueille dans la douceur, et je m’apprête à me laisser guider sur la petite voie si chère à sainte Thérèse.

On m’avait dit, tu verras c’est très bucolique le Pays d’Auge au début de l’automne ! En chemin vers sa capitale, il m’a livré ses charmes. Des pommiers et poiriers, lourds de fruits colorés, attendent la cueillette, les chevaux et vaches bienheureux, paissent dans des prairies toujours aussi vertes après la chaleur de l’été. Une petite sieste sous ce soleil fragile ? Fermer les yeux sur les petits manoirs discrets et les châteaux disséminés un peu partout ? Pas question ! Je poursuis ma route vers ma destination à l’affût de toutes les beautés. 
 

Lisieux ville sanctuaire

La ville de Lisieux a été en grande partie détruite pendant la seconde guerre mondiale. Quelques maisons à pans de bois subsistent, fières, belles, et certainement très chouchoutées, car elles constituent, aux côtés de la cathédrale Saint-Pierre, les traces rares, encore palpables, du Moyen-Âge. Majoritaires, les constructions de brique rouge de l’après guerre donnent à la ville un côté très rectiligne qui contraste avec la rondeur des nuages. J’aime photographier les contrastes. Exposée tel un joyaux sur son promontoire la basilique dédiée à sainte Thérèse domine la ville. 

A l’intérieur, je choisis un siège central pour vénérer les reliques de la Sainte et admirer les mosaïques qui tapissent les murs et les anges si chers à Thérèse. Je me sens toute petite. De la crypte, j’aime le côté « Arts Décoratifs » d’une partie de la mosaïque et celle qui retrace l’histoire de la vie de sainte Thérèse sous la protection de ses parents Louis et Zélie dont on y trouve les reliques. L’immensité de cet édifice fait écho à celle du ciel que Thérèse attendait de rejoindre pour faire du bien sur la terre, y déversant une pluie de roses. 

Basilique Saint Thérèse
Basilique Saint Thérèse

Centre ville de Lisieux

Dans le soleil de l’après-midi, je quitte le site paisible de la basilique et me dirige vers le centre ville pour rejoindre la cathédrale Saint-Pierre. Thérèse Martin, son père, et ses sœurs y assistaient à la messe. La hauteur de la nef ne laisse aucun doute sur l’élévation spirituelle de celui ou de celle qui y prie. C’est là, un dimanche de juillet 1887, que la jeune Thérèse Martin ressent l’appel de Dieu vers une vie de prière et de sacrifice. Petite fille fragilisée par le décès précoce de sa maman, cet appel, mais aussi sa miraculeuse guérison dans un sourire de la Vierge Marie, renforcent son désir d’entrer en religion. Ce qu’elle fit à quinze ans, avec l’accord de son père. 

Lorsqu’elle entre au carmel, elle rejoint ses soeurs ainées et fait l’expérience de la communauté. Elle s’efforce d’aimer, y compris ceux pour lesquels elle a peu d’affinités. Je pousse la porte du mémorial et rencontre le message de la jeune carmélite. Je l’imagine dans sa cellule  écrivant  “Histoire d’une âme”. A l’intérieur de la chapelle, la paix et le silence. Touristes, pèlerins ou religieux, des prières, des pensées, des demandes silencieuses se rejoignent autour de la châsse de sainte Thérèse. 

Je remonte doucement le temps, et la sainte priée dans le monde entier redevient Thérèse aux Buissonnets. Dans cette grande maison de famille, j’entends les pleurs suivis d’une grande grâce de force à Noël quand le cœur de son père n’est plus à la fête, la détermination dans sa voix, plus tard, quand elle l’implore pour obtenir sa permission d’entrer au carmel avant l’âge requis. 

A Lisieux, j’ai fait l’expérience de l’amour inconditionnel. Celui d’une Sainte pour le Christ, et Dieu à travers lui. Ici, j’ai obtenu de sainte Thérèse de l‘Enfant-Jésus de la Sainte-Face, proclamée 33ème docteur de l’Église par le pape Jean Paul II, une ordonnance pour beaucoup d’amour et autant d’indulgence envers ce que nous sommes. Autrement dit, à Lisieux, un itinéraire non seulement culturel mais aussi spirituel. 
 

Cathédrale Saint Pierre
Cathédrale Saint Pierre
Chasse de Sainte Thérèse au Carmel
Chasse de Sainte Thérèse au Carmel
vendredi
19 avril
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