Comment l’Eglise catholique reconnaît-elle les miracles ?

Si par le passé de nombreux miracles ont été authentifiés, depuis plusieurs années, l'Église catholique est prudente dans sa reconnaissance de faits qualifiés de surnaturels. Nous vous proposons un petit voyage sur le thème « Comment l’Eglise catholique reconnaît-elle les miracles ? »
 

Rappelons comment l'Église catholique définit la notion de « miracle ». 

« Fait extraordinaire et suscitant l’admiration en dehors du cours habituel des choses. Manifestation de la puissance et de l’intervention de Dieu qui apporte une révélation de sa présence et de la liberté dont il use pour accomplir ses desseins. La Bible désigne les miracles en termes de puissance (Ex 9 ; 16), de prodiges (Rom 1 ; 19-20) de guérison (Jn 9 ; 1-41) et de signes (Jn 3 ; 2). Le miracle n’a pas son but en soi, il dirige nos regards plus loin en révélant la présence immédiate de Dieu. Le miracle n’est pas explicable scientifiquement. » 
source site web de l'Église catholique en France.

Combien de déclarations de miracles sont étudiées chaque année ?

Si le seul sanctuaire de Lourdes en reçoit une trentaine par an, on peut imaginer que partout dans le monde une multitude de cas de guérisons inexpliquées sont déclarées puis étudiés. Le dernier miracle authentifié date de 2018 pour le sanctuaire de Lourdes qui possède son propre bureau médical. L’Eglise catholique fait preuve de prudence en invoquant le registre de la probabilité.

Quelle est la procédure actuelle de reconnaissance d’un miracle ?

Une véritable enquête est menée sur une période de 5 à 15 ans après la guérison. Le délai minimum de 5 ans fait référence à la durée d’attente légale pour attester une guérison durable suite à une maladie physique grave.

L'Évêque responsable du diocèse où vit la personne guérie est informé. Il soumet le cas de guérison inexpliquée à un groupe d’experts, théologiens et médecins croyants ou non-croyants. Le potentiel “miraculé” est interrogé puis examiné, son dossier médical décortiqué. En fonction de l’avis rendu, l’Evêque décide d’ouvrir une enquête ou de ne pas poursuivre la procédure.
Si la déclaration a retenu son attention, l'Évêque demande la constitution d’une commission chargée d’instruire l’enquête. Science et foi œuvrent ensemble dans le respect, avec pour objectif de conclure à la définition d’une guérison inexpliquée compte tenu des capacités actuelles de la science. Les membres du comité sont différents pour chaque enquête et le nombre d’enquêtes d’authentification limité à trois par an.
Dans le cas où les médecins spécialistes, croyants ou non-croyants, concluent à un état de bonne santé durable et soudain après une grave maladie, le dossier est retourné à l'Évêque du diocèse de la personne concernée. Il lui incombe, sans avoir l’obligation de soumettre le cas au Vatican, de considérer l’aspect miraculeux, inexpliqué de la guérison.

Quelles conséquences ?

La personne considérée comme étant à l’origine du miracle attesté peut faire l’objet d’une procédure de canonisation au terme de laquelle elle est susceptible de devenir Saint(e).
 

commission d'enquête préalable
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Dr Alessandro de Franciscis
Dr Alessandro de Franciscis