Nevers

Nevers, un sanctuaire en bord de Loire.

Sur les chemins de saint Jacques de Compostelle, en bord de Loire, j’ai fait étape à Nevers, ville sanctuaire. J’ai ressenti l’importance d’être à l’écoute de sa voix intérieur pour choisir son chemin et être libre, à l’image de Bernadette Soubirous qui ne cèda pas aux sollicitations après les apparitions de Lourdes. De l’admiration pour les mains délicates qui font vivre la faïence de Nevers. Des paysages de bord de Loire préservés, laissant s’épanouir des produits frais à glisser dans les livres de recettes.

C’est à pied que je chemine entre Vézelay et Nevers. Villes en désaccord pendant des siècles au Moyen-Âge, elles se retrouvent, aujourd’hui, dans un esprit de paix et de partage, reliées par les chemins de saint Jacques de Compostelle. 
Après avoir découvert la mystérieuse Marie-Madeleine à Vézelay, je m’apprête à entrer, à Nevers, dans la vie religieuse de la voyante de Lourdes, j’ai cité : Bernadette Soubirous.

Joli mois de mai, qui fleuri tout sur son passage, et égaie mon voyage. Saison à laquelle les oiseaux sont plus nombreux à la cime des arbres et sur les bancs de sable que les pèlerins sur les routes, j’aime le calme du printemps, la force que la nature utilise pour tout rendre beau. Il est encore tôt, ni trop chaud ni trop froid, une journée qui s’annonce idéale.
 

Nevers la Ligérienne

J’ai rencontré la Loire à la Charité-sur-Loire, pour ne plus la quitter jusqu’à Nevers. Des paysages sauvages, vallons et bocages, forêts, étangs et marécages, mon appareil photo toujours à portée de main. Me revient la phrase de Marguerite Duras au sujet de cette ville,

un enfant peut en faire le tour

A taille humaine, toute de pierre blanche vêtue, la Loire à ses pieds, Nevers m’accueille. 

Modeste, certes, pourtant Nevers irradie de puissance. La cathédrale saint-Cyr-Sainte-Julitte, sa tour de 52 mètres et le palais Ducal, veillent sur le quartier historique du haut de “ la butte ”. J’arrive fatiguée, en quête de ressourcement, persuadée que l’atmosphère du lieu m’accompagnera dans mon cheminement spirituel.

Bernadette Soubirous est un personnage emblématique de la ville. Au même titre que les comtes puis ducs de Nevers, qui, au fil du temps, ont embelli et développé la ville (le château, la faïence de Nevers…).
Lorsqu'elle arrive au couvent des sœurs de la charité de Nevers à l’âge de 22 ans, Bernadette porte en elle un message transmis en 1858 par l’Immaculée Conception à l’entrée de la grotte de Massabielle à Lourdes. Je connais l’histoire des apparitions, désormai, j’ai envie de savoir quelle fût sa vie après Lourdes. 

Cathédrale saint-Cyr-sainte-Julitte, sa tour de 52 mètres
Cathédrale saint-Cyr-sainte-Julitte, sa tour de 52 mètres
Palais ducal de Nevers
Palais ducal de Nevers

Sur les pas de Bernadette de Soubirous

Je suis au bon endroit, l’espace Bernadette Soubirous. Une grande bâtisse blanche des mots sur le fronton “Deus caritas est”, autrement dit : Dieu est Charité. Chacun, sans distinction est accueillis au sanctuaire. Par des bénévoles, par des religieuses, par ceux qui œuvrent à transmettre un message d’amour ainsi que l’histoire des 13 années de dévouement de celle que l’on appelait ici sœur Marie-Bernard. Je dépose mon sac, mes épaules m’en sont reconnaissantes. C’est dans la chapelle que mes pas me guident ensuite pour me recueillir auprès du corps intact de Bernadette protégé dans sa châsse de verre.

L’endroit est à l’abris des bruits habituels de la ville, propice au ressourcement que j’attendais. Je déambule dans les différents espaces callant mes pas dans ceux de la jeune religieuse. Sur un banc de la Chapelle Saint-Joseph, face à Notre-Dame des eaux,  j’entends ses prières, sa voix douce dans la Chapelle du Noviciat dire au lendemain de son arrivée le récit des apparitions devant trois cent sœurs attentives. J’imagine ses gestes à l’infirmerie, ses espoirs et sa maladie au travers d’images et d’objets soigneusements conservés dans l’espace muséographique.
Je n’entendrai ni ne verrai, malheureusement, le grand son et lumière ”Bernadette à Nevers” qui a lieu en juillet. En revanche, je me satisfais pour clôturer la journée d’admirer, depuis le parterre du cloître, le soleil se coucher sur l’ouest de la ville de Nevers. 

J’aime tellement les bords de Loire, la lumière si particulière et la nature sauvage au Bec d’Allier. De mon étape à Nevers, je retiens qu’on a pas besoin d’être grand pour marquer les esprits. Nevers ville moyenne est parvenu à mettre en pratique le message laissé par la petite Bernadette, croyant ou non, d’ici ou d’ailleur, jeune ou pas, nous sommes tous aimés et les bienvenus.

Chasse de Sainte Bernadette
Chasse de Sainte Bernadette
Bernadette Soubirous
Bernadette Soubirous
samedi
20 avril
1° / 9°