Cotignac

Un village de Provence sous la protection de la Sainte Famille.

Dans le sud de la France, j’ai visité Cotignac, petit village varois de La Provence Verte. A l’abri d’une impressionnante falaise percée d’habitations troglodytiques, j’ai vu des oliviers, des fontaines et des maisons colorées. En suivant le chemin des pèlerins, j’ai croisé le quotidien de familles dans l’espérance. J’ai entendu le message de Notre-Dame de Grâces. Une ville sanctuaire qui a fait naître puis accueilli Louis XIV. 

A Saint-Maximin-la-Sainte-Baume en Provence Verte, j’ai fait l’expérience de la hauteur, d’une nature préservée. J’ai découvert l’histoire de Sainte Marie-Madeleine fervente disciple de Jésus. Aujourd’hui, je reprends mon chemin en direction d’un petit village voisin, Cotignac, pour y rencontrer la Sainte Famille.

Je roule fenêtres ouvertes pour profiter de l’air encore frais de ce matin d’août. L’odeur des pins m’invite à être attentive à la nature, les forêts et collines qui m’entourent. Les vignes, toujours vertes, poussent sur un sol caillouteux, j’entrevois quelques grappes rouges. Les volets des maisons, tantôt colorées tantôt de pierre sèche, restent mi-clos pour maintenir la fraîcheur de l’habitat je suppose. Je mettrais bien mon corps au repos dans un de ces jolis jardins provençaux qui croisent ma route, à l’ombre d’un olivier ou d’un élégant cyprès, au bord d’une piscine... 

Cotignac et son allure de crèche provençale

Enfin, je distingue les contours de Cotignac et son allure de crèche provençale. Il ne fait pas trop chaud pour entreprendre la montée à pieds vers le sanctuaire encore invisible. J’irai, plus tard dans la journée, visiter ce village de la Provence Verte, son rocher troué d’habitations troglodytiques, et ses ruelles étroites. A l’entrée du village, j’emprunte une route goudronnée puis le chemin des pèlerins. La douce odeur de l’herbe sèche et de thym sauvage m’accompagne dans mon ascension. 

Au sommet du Mont Verdaille, je découvre un endroit calme et paisible entouré de pierres, parsemé de pins et de chênes. Depuis l’esplanade, on profite de la vue sur les monts de Provence, les vignes et les oliviers. De l’autre côté du parvis, la façade Est du sanctuaire reflète le soleil matinal qui monte vaillamment dans le ciel toujours bleu de Provence. Outre la beauté du lieu, que justifie la construction d’un tel édifice sur cette colline ? 

En 1519, un message, celui de la Vierge Marie tenant son fils dans ses bras, entourée de Saint Bernard de Clairvaux et de l’archange Saint Michel, à Jean de la Baume. Elle invite hommes et femmes à construire une chapelle et d’y prier. Elle y répand ses grâces, en donnant notamment un roi à la France en 1638, alors que les royaux parents ne parviennent pas à concevoir. Louis XIV est donc “un bébé Cotignac”. On apprend en montant l’escalier qui porte son nom qu’il est venu en pèlerinage en compagnie de sa mère Anne d’Autriche afin de remercier la Vierge Marie d’avoir intercédé en faveur de sa naissance. Cette même année, Gaspard Ricard, assoiffé, entend le message de Saint Joseph qui pointe un rocher du doigt et donne au berger la force de le soulever pour voir jaillir la source sur le mont Bessillon, à quelques kilomètres de là. 

On m’explique que je suis dans un lieu unique au monde. Le seul où la Sainte Famille soit apparue. On me dit qu’ici, on vient prier pour sa famille, que pères et mères viennent en pèlerinage pour trouver une écoute et un accompagnement spirituel dans leur quotidien tandis que d’autres espèrent fonder une famille. Dans la petite chapelle de Notre-Dame de Grâces, je ne suis pas seule à me recueillir face à la Sainte Vierge et son fils, le sauveur, qu’elle nous présente. J’ai dans le coeur tous ceux que j’aime et lui demande sa protection.
 

Chemin des pèlerins
Chemin des pèlerins
Notre Dame de Grâces
Notre Dame de Grâces

Cotignac, village typiquement provencal

C’est ressourcée que j'amorce ma descente, le chemin est le même, seules les couleurs ont changé. Désormais, les pierres du chemin diffusent leur chaleur et je ne suis plus seule. Nous sommes trois et profitons du chemin pour continuer notre échange sur la mission de parents, ça rassure !

Sur le cours Gambetta, j’entends l’eau fraîche qui s’écoule de la fontaine des Quatre Saisons, les verres qui s’entrechoquent aux terrasses, l’accent du parler provençal mais aussi celui des touristes de pays plus lointains. Je choisis de flâner dans les ruelles étroites et colorées jusqu’à ce que le rocher de 80 mètres de haut soit éclairé. À son pied, je trouve une chaise pour plonger dans le film que le théâtre à ciel ouvert projette deux fois par semaine sur sa “Toile du Sud”.

Repartir, quitter Cotignac. Comme je suis venue, dans la fraîcheur du petit matin, je reprends la route, l’air me parait si léger. Je retiens de mon passage, que faire famille, c’est planter des graines, qu’il ne faut pas oublier d’arroser régulièrement et qu’il faut s’astreindre à les regarder pousser. Tiens, je planterais bien un olivier dans mon jardin...
 

Cotignac, village provencal
Cotignac, village provencal
vendredi
19 avril
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