Sainte-Anne d'Auray : une aventure bretonne inoubliable

Visiter Sainte-Anne d'Auray, et la baie de Quiberon

Que faire ce week-end à Sainte-Anne d'Auray ?

Trouver sa voix à Sainte-Anne d'Auray

J'arrive à Sainte-Anne d’Auray, et baisse machinalement le volume de la musique afin de trouver une place où me garer. Les Cranberries fredonnaient "Dreams". Le ton était donné... J'ai rendez-vous avec Bruno Belliot, le Directeur de l'Académie de Musique et d'Arts Sacrés au Sanctuaire de Sainte-Anne d'Auray. Je m'excuse d'avance : je ne serai pas très loquace cet après-midi ! En effet, j'ai attrapé froid et ma voix fait grève. Cependant, mes oreilles, elles, fonctionnent parfaitement ! Je suis prête à écouter. Et je ne pouvais pas mieux dire, car le mot d'ordre ici est bien celui-ci : écouter. La musique, bien sûr, mais également les coutumes bretonnes qui se transmettent de bouche-à-oreille.

Quelle est l’histoire de Sainte-Anne d’Auray ?

Il y a bien longtemps, un humble berger nommé Yvon Nicolazic veillait sur son troupeau. Un jour, une lueur étrange attira son regard et le conduisit à creuser la terre avec précaution. À sa grande stupéfaction, il découvrit une statue en bois cachée sous la boue. Cette statue représentait Sainte-Anne, la mère de Marie et la grand-mère de Jésus. Au cours des nuits suivantes, Yvon fit des rêves mystérieux. C'était Sainte-Anne elle-même qui lui apparut. Elle lui demanda de construire une chapelle en son honneur, à l'endroit même où il avait trouvé la statue.

Inspiré par cette vision céleste, Yvon entreprit cette quête avec dévouement. Il érigea modestement une petite chapelle, un havre de paix dédié à la sainte patronne de la Bretagne. Les croyants, émus par cette histoire, accoururent en foule pour rendre hommage à Sainte-Anne. Au fil des siècles, la chapelle se transforma en une majestueuse basilique, érigée sur un sanctuaire de 7 hectares, où croyants et curieux viennent y trouver la paix.

Que voir / que faire au Sanctuaire Sainte-Anne d’Auray

• La Basilique, pièce maîtresse, érigée par l’architecte Deperthes, entre 1866 et 1874. Elle a succédé à la chapelle édifiée par Yvon, au XVIIᵉ siècle. Son style néo-gothique, est agrémenté de motifs de la Renaissance. À l'intérieur, vous pourrez admirer : des ex-voto de bateaux (en hommage à Sainte-Anne, qui aurait sauvé des marins en pleine tempête), les Grandes Orgues (classées monument historique), un cloître (le monument le plus ancien de la ville) qui abritait autrefois un couvent, la chapelle de l’Immaculée, l’Académie de Musique et d’Arts Sacrés, ainsi que la Médiathèque, ouverte au public.
• La Fontaine miraculeuse qui se situe sur le parvis de l’église, lieu de la première apparition de Sainte-Anne à Yvon Nicolazic.
• Le Mémorial et sa crypte, érigés de 1922 à 1932, qui rendent hommage aux soldats bretons tombés lors de la Première Guerre Mondiale.
• La Scala Santa, initialement située sur le parvis et qui servait de porte monumentale à la chapelle. Elle a été déplacée pierre par pierre lors de la construction de la basilique. Selon la tradition, on gravit ces marches à genoux en méditant sur la Passion du Christ.
• Chaque 26 juillet a lieu le Grand Pardon. Une célébration mêlant spiritualité et culture bretonne. Le cortège avance au rythme du biniou et de la bombarde, les participants revêtent les costumes traditionnels bretons et portent fièrement les bannières. Il est bon de noter que Sainte-Anne d’Auray est le premier lieu de pèlerinage en Bretagne.
• Pour partir en balade, vous avez le choix entre le circuit Lann Hir (d'un grand intérêt écologique et réserve pour certaines espèces), le circuit de Sainte-Anne d’Auray à Brec’h (sur les traces du chemin de Compostelle, pour des points de vue époustouflants sur les merveilles de Quiberon, ses îles et le Morbihan.). 

Visitez la Chapelle de Sainte-Avoye à Pluneret

Les héros ne portent pas toujours de capes, et les trésors ne se limitent pas à l'or et à l'argent. En témoigne la Chapelle de Sainte-Avoye, un joyau de la Renaissance orné d'une pièce en bois unique : un jubé. Ce chef-d'œuvre d'ébénisterie divise l'espace entre la nef des fidèles et le chœur réservé aux seigneurs et au clergé. Il imprègne l'atmosphère de contes et légendes, avec, notamment, une charpente qui évoque un "Bateau Viking". Cette église n'est pas là par hasard, non, non : elle est stratégiquement située à la confluence des rivières d'Auray et du Bono. Elle servait autrefois de point de guet et d'amer, avec sa haute tour-clocher qui contrôlait les voies terrestres et maritimes, tout en guidant les navigateurs.

Mais qui était Sainte-Avoye ?

L'histoire de Sainte-Avoye est intrinsèquement liée à celle de sa cousine Ursulle, une princesse de Grande-Bretagne qui a fui le mariage avec Avoye et 11 000 femmes vierges à bord d'un bateau. Capturées et massacrées par les Huns, seule Avoye a miraculeusement survécu, grâce à l'aide de la Vierge. La chapelle abrite une pierre que l'on dit avoir servie de lest à son embarcation jusqu'aux eaux du Bono, où elle a trouvé refuge.

À l'intérieur, d'étranges bouquets de fleurs surannés sont soigneusement préservés sous des cloches de verre. Ces ex-voto sont des offrandes déposées par des femmes priant Sainte-Avoye pour trouver l'amour, fonder une famille et protéger leurs proches. On y entreposait aussi les souvenirs du mariage et des objets témoins de la vie des mariés (entre 1890 et 1920). Je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-même.

Savourer une crêpe au port de Saint-Goustan, à Auray

Explorer ces ruelles sinueuses, faites de boucles et de pavés, est un véritable plaisir. Partie du port, j'ai tissé ma toile de souvenirs. J'ai aimé me "perdre" et pouvoir arpenter, encore et encore, ce village. Et puis, midi a sonné ! Direction la crêperie Saint-Sauveur pour un déjeuner à l'ombre d'une petite cour secrète. En chemin, j'ai croisé un chat en plein sommeil, des vacanciers profitant des terrasses, des voiliers et même d'énormes ours en peluche (oui, oui) attablés sur la Grand' Place.

Cette vue a réveillé mon âme d'enfant ! Soudain, une envie de rédiger une carte postale m'a saisie, comme quand j'étais petite ! Une tradition qui, soit dit en passant, mériterait d'être réhabilitée. Aujourd'hui, je collectionne ces petites œuvres cartonnées. À chaque reportage, j'en rapporte une dans mes bagages. Une fois chez moi, je les affiche pour prolonger le voyage - ou bien retrouver un peu de mon enfance. Qui sait ?

Marcher le long de la Pointe du Conguel

Les yeux plongés dans l'azur de l'océan, je me dis que les vagues emportent avec elles nos pensées. Je fixe les vagues, cherchant à entrevoir l'horizon. Dans ce silence, je crie et libère des fragments de mon âme. Des désirs, des questions, des tourments, des souvenirs de baisers volés... La mer renferme tant de trésors et de secrets : coquillages, épaves et chagrin, tout y passe ! On en ressort purifié, transformé, apaisé. La Pointe du Conguel m'offre un véritable havre de paix. J'ai choisi de me garer un peu en retrait de la foule, idéal pour déambuler paisiblement sur les rochers et observer la marée emporter nos fragments de vie. C'est ici qu'une sincère reconnaissance d'être ici a émergé, un nouveau départ.

Une joyeuse promenade s'insinue doucement et comble chaque fibre de mon être. Face à moi s'étendent l'entrée du Golfe du Morbihan, les îles d'Houat et d'Hoedic, ainsi que Belle-Île. Le retour offre une vue sur l'Anse du Conguel et les plages sauvages jusqu'au Fort Neuf. Au loin, le phare de la Teignouse se dresse sur son banc rocheux, une zone à risque en raison de ses puissants courants.