Laissez-moi vous raconter quelque chose d'étonnant qui m'est arrivé à Ars-sur-Formans. On dit que personne ne vient à Ars par hasard, que c'est comme un aimant pour les âmes en quête de réponses profondes. Et pour preuve... Un homme qui avait l'habitude de faire le trajet Lyon-Paris pour le travail décide, un matin, de faire un détour par Ars. Pourquoi ? Aucune idée, mais il ressent comme une impulsion intérieure qui le guide vers cet endroit. Ça fait vingt ans que ce Lyonnais n'a pas mis les pieds dans un lieu sacré. S'asseoir sur un banc, fermer les yeux et parler à l'Univers, ce n'est pas vraiment son genre. Pourtant, c'est exactement ce qu'il fait. "Il s'est passé quelque chose là-bas. J'ai eu ma réponse.", dira-t-il. Ars renferme des mystères, des énigmes qui dépassent l'entendement. Laissez-vous emporter par le récit, et qui sait, peut-être que, vous aussi, vous trouverez les réponses que vous cherchez depuis longtemps...
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Que faire à Ars-sur-Formans ?
Inviter l'Univers à se Manifester
Tout a débuté avec cette anecdote. La première fois que j'en ai eu vent, c'était au restaurant. Des parapluies à l'entrée, des vestes qui étincelaient... À l'extérieur, le ciel était tissé de nuages et de pluies estivales. La nuit s'installait. Autour d'une table avec le Père Rémi, la conversation se promène entre les plats, évoquant philosophie, genèse et théologie. Je suis assise, écoutant attentivement et interrogeant. Sans attache religieuse particulière, je m'intéresse à tout ce qui va au-delà de nous, l'invisible qui nous accompagne au quotidien. J'ai foi en l'Univers et en sa magie.
Entre deux bouchées d'avocats, je lance au Père :
"Alors, nous avons tous des anges et des guides qui veillent sur nous ?
– Absolument. Tu peux leur parler. Demande-leur conseil, et tu recevras une réponse. Tiens, ça me rappelle une histoire. En prison, lors de mes ateliers, j'ai fait la connaissance de Marc, un détenu. Il me dit croire en Dieu (enfin, plus précisément, il parle d'un certain curé d'Ars), mais ça n'a pas toujours été le cas. Intrigué, je lui demande : Vraiment ? Qu'est-il arrivé ? Et là, Marc s'exclame : j'ai parlé au curé d'Ars ! Je lui ai dit, OK, apparemment, tu as fait des milliers de miracles, tu es devenu un Saint, et tu continues à œuvrer pour notre bien. Si tu m'écoutes maintenant, je te donne rendez-vous, disons vendredi, à 23:16, dans la nuit, dans ma cellule.
– Et alors ?, demandai-je, fourchette à mi-chemin entre l'assiette et ma bouche.
– Les lumières se sont toutes allumées ! Elles se sont mises à clignoter dans les cellules, pile à l'heure : 23:16, alors que c'était le couvre-feu et que tout était plongé dans le noir !"
Ni une ni deux, allons à la rencontre de ce faiseur de miracles !
À la Rencontre de la Célébrité Locale : le Curé d'Ars
Qui est donc ce fameux curé d'Ars ? C'est LA question qui me trotte dans la tête depuis mon arrivée dans ce charmant village champêtre. De son vrai nom, Jean-Marie Vianney, il voit le jour en 1786. Malgré une connaissance limitée du latin, il parvient quand même à embrasser la vie religieuse et, en 1818, est assigné à Ars. "Quand monsieur Vianney est arrivé dans la paroisse, il nous a semblé d'abord plein de bonté, de gaîté et d'affabilité ; mais jamais, nous n'aurions imaginé qu'il soit si profondément vertueux", relate le fermier Guillaume Villier, à l'arrivée du Curé à Ars. Deux siècles plus tard, le village de la Dombes accueille désormais jusqu'à 350 000 pèlerins, chaque année, venus des quatre coins du monde ! En 1925, soit 66 ans après sa mort, Jean-Marie est canonisé et, en 1929, il est reconnu comme le "patron des curés du monde". Rien que ça !
S'imprégner de l'âme de la basilique Saint-Sixte
Au petit matin, une impulsion me pousse à franchir les portes de la basilique Saint-Sixte. Couronnée de dômes à la robe turquoise, elle me dévoile ses mystères. Issue d'une humble chapelle de village dans la Dombes, elle s'agrandit par la suite afin d'accueillir une marée croissante de fidèles. En effet, en 1862, c'est l'architecte Pierre-Marie Bossan qui orchestre les travaux d'envergure, un nom associé à la création de la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon. La lumière joue avec les particules de poussière, l'encens vole dans l'air vaporeux. Les murmures s'entremêlent. J'observe avec admiration ce que les prières ont édifié... Entrer dans une église, c'est une expérience à part. Une atmosphère unique émerge, comme si l'on découvrait un monde parallèle, où l'essence de l'existence se révélait entre deux cierges incandescents. Je contemple les colonnes, les couleurs, les dorures, les ogives et les autres formes architecturales. Mon regard danse. Pas un chat en vue. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Puis, mes yeux croisent ceux fermés du curé d'Ars. Immobile, derrière un masque de cire, il repose ici. Des frissons parcourent ma colonne vertébrale, remontant jusqu'au sommet de mon crâne. Et puis, pour la première fois : je m'assois sur le banc, à ses côtés.
"Y a-t-il quelqu'un ?"
"Vous serez surpris par la taille de la basilique, interpellé par sa structure originale, par le jeu coloré des matériaux : le vert des couvertures des coupoles, le rouge brique du clocher, le blanc et l’ocre de la pierre.", affirmait le prospectus. Eh bien, moi, ce n'est pas cela qui me surprend le plus ! Suis-je en train de méditer ici, sur ce banc ? Incroyable ! Et je repense à ce Lyonnais qui avait dévié de son chemin pour converser avec l'Univers, avec le curé d'Ars. Je ris. Le son résonne dans la basilique. Y a-t-il vraiment quelque chose ici ? Comment ça marche, d'abord ? Je n'ai jamais prié de ma vie... J'imagine que c'est comme parler tout seul... J'espère que tu vas bien. Je ferme les yeux et inspire quelques pensées pour mes proches. Merci de m'avoir accordé de ton temps. Je coupe la communication, lève les yeux au ciel et esquisse un sourire.
Revivre le passé au musée Grévin d'Ars
Lors de ma visite au musée dédié au curé d'Ars, c'est comme si je me plongeais directement dans le passé de cet homme étonnant. Situé à proximité de sa maison historique, le musée offre une myriade d'informations et d'objets personnels. Tout cela révèle la vie et l'héritage du curé Jean-Marie Vianney. En entrant, l'atmosphère imprégnée d'histoire est palpable. Des personnages de cire racontent la vie et l'aventure miraculeuse de cet ancien fermier, de sa naissance jusqu'à sa mort. La visite se poursuit avec l'exploration de la maison du curé d'Ars. Les pièces préservées dans leur état d'origine donnent vie à son quotidien. On peut presque sentir la chaleur du foyer dans la cuisine, tandis que la chambre à coucher respire toujours la simplicité et la sérénité qui le caractérisaient. Au fil de la visite, des informations pratiques enrichissent l'expérience. Des guides bien informés partagent des anecdotes fascinantes, éclairant chaque coin de la demeure. C'est comme si chaque objet avait son histoire à raconter, créant une connexion intime avec la vie du curé d'Ars.
Où manger à Ars-sur-Formans
- Régina : un repas bon et copieux, avec le fait maison et spécialités locales. Le personnel est sympathique et à l'écoute, tout en restant efficace et discret.
Où manger à Trévoux
- Le Chaudron : Accueil agréable et très bien situé. Les plats sont bons, mais on y vient surtout pour les grenouilles à volonté, leur spécialité !
Où dormir à Ars-sur-Formans
- Domaine des Garets : un énorme coup de cœur pour Hélène et Thierry, mes adorables hôtes. J'ai passé un séjour merveilleux en leur compagnie. Ils m'ont accueillie avec beaucoup de chaleur et d'amitié. Ma chambre était très bien. Quant au petit déjeuner, un vrai régal. Merci pour tout, ne changez rien !
Une parenthèse miraculeuse
Reportage réalisé dans le cadre de ma mission “Mange, Prie, Aime” avec Villes Sanctuaires en France.