Lalouvesc : un havre de nature et de sérénité

C’était une journée baignée de lumière dorée lorsque je me suis aventurée dans les bois de Lalouvesc, un village enchanté au cœur de l’Ardèche. La chaleur estivale avait nourri la terre et imprégné les fleurs de soleil. Guidée par Françoise Kunstmann, une cueilleuse de plantes, j’ai été initiée aux mystères de la forêt, où chaque feuille et chaque fleur murmure des secrets ancestraux de bienfaits et de guérison. Perché sur les hauteurs des montagnes ardéchoises, Lalouvesc semble tout droit sorti d’un vieux grimoire. Magie et légendes planent doucement dans l’air. Les maisons de pierre aux toits de tuiles rouges se dressent comme des gardiennes du passé, cachant des histoires secrètes et des trésors endormis, attendant patiemment au fond d’un grenier poussiéreux. En arpentant ses ruelles pavées, on pourrait presque s'attendre à croiser un apothicaire ou une alchimiste en quête de plantes rares. C’est ainsi que mes pas ont croisé ceux de Françoise, ma précieuse guide cueilleuse.

Visiter Lalouvesc

Que faire à Lalouvesc ?

Visiter la basilique de Lalouvesc

Perchée à 1092 mètres d’altitude, la majestueuse basilique de Lalouvesc est entourée de forêts de pins et de mélèzes. Elle se dresse face au Mont Blanc ; ses flèches semblant se fondre dans la chaîne de montagnes en toile de fond. Le regard s’égare, voyageant des massifs du Bugey au Vercors ! Une vue panoramique à 360° s'offre à nous depuis la place Marrel, située devant le parvis de la basilique.

Un peu d’histoire

Inaugurée en 1865, la basilique a été conçue par l'architecte Pierre Bossan, connu pour ses réalisations à Fourvière à Lyon et à Ars. Sa construction a impliqué l’utilisation de blocs de granit transportés par bœufs depuis les carrières de Nozières. Un ancien maçon chargé du chauffage nous raconte que "percer plus de deux mètres de pierre, c’était tout un défi !" Cette église impressionne par son architecture inédite et captive autant les visiteurs que les pèlerins. En effet, la basilique est néo-byzantine, ce qui est plutôt rare dans le nord de l’Ardèche. La basilique abrite également le "Bourdon Joséphine", la plus grande cloche du département, pesant six tonnes.

À quel saint se vouer ?

Dès l'entrée, les vitraux colorés captent l'attention en illustrant la vie des saints vénérés en ce lieu.

Saint François Régis, missionnaire jésuite du XVIIe siècle, est une figure centrale de la dévotion locale. Né en 1597, il a consacré sa vie à évangéliser les régions reculées du Velay, se distinguant par son engagement auprès des pauvres et des malades. Ses miracles et guérisons attirent encore aujourd'hui de nombreux pèlerins. En descendant dans la crypte, on découvre son reliquaire dans une obscurité paisible, où, dit-on, les murmures des prières des fidèles d’antan se font encore entendre lors des soirées silencieuses.

Sainte Thérèse Couderc, cofondatrice des Sœurs de Notre-Dame du Cénacle, est également honorée à Lalouvesc. Née en 1805, elle a dédié sa vie à la prière et à la formation spirituelle des femmes, créant un lieu de retraite pour leur ressourcement. Son engagement a inspiré divers circuits de randonnées féminines dans la région, permettant aux femmes de découvrir la beauté de l’Ardèche tout en renouant avec leur spiritualité.

Flâner dans Lalouvesc

Se promener dans Lalouvesc est agréable. Les cours privées, souvent visibles à travers des grilles en fer forgé, sont de véritables jardins secrets regorgeant de plantes aromatiques et médicinales. Chaque résident semble être un peu herboriste dans l’âme, perpétuant ainsi les traditions des guérisseuses d'autrefois. Autour de la place principale, les petites boutiques artisanales et les cafés conviviaux invitent à la détente. Les artisans locaux y présentent leurs créations variées : crêpes, savons parfumés, et objets en bois sculpté, autant de témoignages de la richesse culturelle et de la créativité de Lalouvesc. Odeur de pain frais et pâtisseries maison s’échappent d'une boulangerie, ajoutant une touche réconfortante à cette atmosphère pittoresque.

Un pique-nique au lac des Meinettes

Après une matinée à la ferme d’Amélie, je repars avec un délicieux fromage de brebis, le "Saint-Félicien". Quel régal ! Avec une baguette et du jus de pomme artisanal en poche, je me dirige vers le lac des Meinettes. Au printemps, ce lieu est entouré de vergers en fleurs et il offre (de tout temps) une vue charmante sur les clochers des villages voisins et les Alpes au loin. C’est l’endroit idéal pour un pique-nique improvisé.

À mon arrivée, le bruit de l'eau me parvient. Créé en 1990, le lac des Meinettes est un réservoir de 14 hectares dédié à l'irrigation. Je déploie mes provisions sur une table en bois, à l'ombre de vieux arbres. Le fromage crémeux, associé à du pain frais et des fruits sucrés, est un vrai délice. Le chant des oiseaux et une brise légère, chargée des senteurs des pins et des fleurs sauvages, ajoutent à la magie du moment. Après avoir savouré mon repas, je me promène pendant une heure. Les rayons du soleil percent à travers les nuages lorsque je découvre un chemin qui mène au bord de l’eau. Allongée sur une couverture, je me laisse envelopper par le doux murmure du vent et le clapotis apaisant des flots.

Une cueillette de plantes sauvages

Accompagnée de Françoise Kunstmann, une cueilleuse de plantes sauvages, je pénètre dans la forêt, bercée par le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles sous mes pas. La canopée dense filtre les gouttes de pluie qui semblent tourbillonner autour de nous, créant une atmosphère féerique. Avec son panier en osier et ses gestes précis, Françoise se fond dans la nature, montrant comment récolter délicatement les fleurs de millepertuis, aux pétales dorés, réputées pour leurs propriétés apaisantes, comme si elles capturaient un fragment de soleil.

Françoise me présente la reine des prés, avec ses feuilles dentelées et ses fleurs blanches parfumées, reconnue pour ses propriétés soulageantes et relaxantes. En observant ces plantes, j’avais l’impression d’entrer dans un monde parallèle, un royaume végétal. Françoise évoque des légendes anciennes de sorcières qui connaissaient les secrets des plantes et préparaient des potions pour soigner les villageois. La forêt était leur laboratoire, un sanctuaire naturel où la magie de la guérison prenait vie. Après plusieurs heures de marche, de découvertes fascinantes et de récits captivants, nous quittons la forêt, nos paniers débordant de trésors naturels.

 

Où dormir à Lalouvesc

  • Maison Saint-Régis, à Lalouvesc, offre une ambiance paisible, idéale pour un séjour ressourçant. C’est le point de départ parfait pour explorer les trésors spirituels et naturels de la région.

  • Le Mont Besset : le chalet des 60 marches est un véritable bijou en pleine nature. La vue est imprenable ! La nature, omniprésente, offre une expérience unique et ressourçante en Ardèche. Sur place : sauna nordique avec la chaîne de montagnes en toile de fond. Petit dej’ inclu.

  • Mademoiselle Marceline : C’est comme à la maison, en mieux ! L’accueil chaleureux, la chambre, à la décoration soignée et le petit-déjeuner composé de produits locaux, ont fait de cet endroit un véritable havre de paix. Lieu idéal pour découvrir l’Ardèche ! (Préaux)

Où manger à Lalouvesc

  • Le Mont Besset : se distingue par son cadre idyllique et sa cuisine raffinée. Mention ultra-spéciale pour les ravioles au fromage, sauce tomate et basilic. J’ai adoré ! Les plats sont élaborés à partir de produits locaux. Je me suis régalée avec une vue panoramique à couper le souffle.
  • La Truffolie : est charmant et convivial. Labellisé "Étape Savoureuse Goûtez l’Ardèche", ce restaurant est spécialisé dans les pommes de terre. Il propose des plats créatifs et savoureux mettant en valeur les produits locaux. L’accueil chaleureux et l’ambiance agréable en font une étape incontournable pour savourer les délices de l’Ardèche. (Saint-Alban-d'Ay)
  • Les Voyageurs : à Lalouvesc, rend un hommage sincère aux saveurs locales. Ce restaurant, dédié à mettre en valeur le chemin de Saint-Régis, offre des plats copieux et authentiques, accompagnés d’un accueil convivial.

Une parenthèse en pleine nature

Reportage réalisé dans le cadre de ma mission “Mange, Prie, Aime” avec Villes Sanctuaires en France.