La Salette : une aventure sportive et spirituelle

À 4 heures du matin, la nuit m’enveloppe encore de son calme. Je descends, les yeux embués de sommeil, retrouver un petit groupe d’aventuriers dehors, mi-excités, mi-transis de froid. Devant nous, le mont Gargas s’élève, majestueux et mystérieux. Je suis prête pour cette ascension pour le moins insolite : gravir les 2800 mètres du mont et assister à une messe au lever du soleil. Cela promet d'être spectaculaire ! Tout comme la région où je suis : la Matheysine. Nichée en Isère, elle ne se traverse pas par hasard. Entre lacs étincelants et montagnes verdoyantes, chaque sentier semble murmurer des défis personnels, des encouragements portés par le vent et des âmes en quête de rédemption. On y vient pour se surpasser, faire fi du passé, bousculer ses certitudes. Bref, (re)trouver son cap.

Visiter la Matheysine

Que faire en Matheysine ?

Découvrir le Sanctuaire de La Salette

Enfoui au cœur des montagnes imposantes de l'Isère, le sanctuaire de La Salette paraît suspendu entre ciel et terre, à 1 800 mètres d'altitude. Isolé dans cette étendue sauvage, il s’élève comme un refuge de calme et de réflexion. Ses bâtiments empreints de spiritualité s’intègrent parfaitement au paysage, dominé par des pics rocheux qui veillent en silence. Ici, tout semble amplifié – le silence profond des montagnes, la fraîcheur pure de l’air. La Salette, lieu de pèlerinage et de recueillement, invite ceux qui s'y aventurent à renouer avec une dimension plus vaste, à la fois spirituelle et naturelle.

Un peu d'histoire

Notre-Dame-de-La-Salette est née à la suite d'une apparition mariale en 1846. Selon la tradition catholique, la Vierge Marie serait apparue à deux enfants, Maximin Giraud et Mélanie Calvat, sur les pentes du mont près de La Salette, leur transmettant un message de conversion et de pénitence pour l'humanité. Depuis, La Salette est devenu un lieu de pèlerinage, où les fidèles viennent prier la Vierge Marie, chercher la réconciliation et se ressourcer spirituellement dans ce cadre montagnard propice à la méditation et à la contemplation.

Mont Gargas : assister à une messe au lever du soleil

Cela fait environ dix minutes que j’ai commencé à gravir le mont Gargas, avec pour objectif d'atteindre la Croix de Rougny pour voir le lever du soleil. Mon guide me rassure : "Ne t’inquiète pas Laurine, je le fais toutes les semaines, en courant. C’est facile… avec quelques moments plus intenses !" Ah, d'accord. Mes muscles se réchauffent, ma respiration s’accélère – visible dans la lumière de ma lampe frontale. Petit à petit, mon corps s’éveille au rythme de la montée. Chaque pas demande plus d’effort que le précédent ; mes pensées vagabondent... Je réfléchis à ma vie, à ce que je souhaite laisser derrière moi et découvrir en chemin. L’ascension devient une quête intérieure. L'effort, nécessaire pour avancer, me rappelle l’importance de dépasser ses limites, aussi bien physiques que mentales.

À la conquête de soi

Au fur et à mesure de l'ascension, la fraîcheur cède la place à la chaleur, je sens la sueur couler sur mon front. Le ciel s’éclaircit et l'odeur de pin flotte dans l'air. Mes jambes brûlent, mais je continue, poussée par la petite voix intérieure qui me dit : "Continue, tu y es presque." Les premiers rayons du soleil baignent les crêtes d’une lumière rose et douce, et le sommet se rapproche. Quand j'y arrive enfin, c’est une explosion de joie : rires, cris de victoire, et félicitations partagées avec mes compagnons de route. Face à l'immensité du panorama, plongé dans une lumière dorée, je me sens à la fois minuscule et fière. La montagne, que je n'ai jamais vraiment aimée, lui préférant la mer, m'a offert une précieuse leçon : le dépassement de soi mène à sa propre découverte, c'est comme cela que l'on peut se réinventer et s'affranchir de nos limites.

On se prépare : une messe va s’officier au plus près des dieux, là, au sommet du mont Gargas, tout près de la Croix de Rougny. J’en profite pour capturer ce moment, très beau.

Prendre le train de la Mûre

Le Train de la Mure offre une expérience unique, plongeant ses passagers dans un voyage fascinant à travers les paysages alpins de l'Isère. En quittant la gare, le train, avec ses wagons d'époque restaurés, commence une ascension pittoresque qui révèle, à chaque courbe, des panoramas spectaculaires. Les montagnes se déploient majestueusement autour de moi, et les lacs miroitants ajoutent des touches de bleu profond à ce tableau grandiose.

Du bleu au charbon

L'un des moments forts du trajet est l'arrêt au barrage de Monteynard. Ce chef-d'œuvre d'ingénierie, avec ses immenses arches en béton, surplombe le lac du même nom. "Terminus, tout le monde descend !", j'admire la structure impressionnante qui joue un rôle crucial dans la régulation des eaux et la production d'électricité. La vue sur le lac turquoise, bordé de verdure et de montagnes, est à couper le souffle.

Au retour, le Train de la Mure marque un arrêt significatif à la Mine Image. Ce site historique, anciennement un centre d'extraction de charbon, est aujourd'hui un musée vivant qui plonge les visiteurs dans le passé industriel de la région. Les vieilles machines, les galeries restaurées et les expositions interactives permettent de comprendre le dur labeur des mineurs qui ont travaillé dans ces tunnels. Le contraste entre la richesse historique du site et la beauté naturelle environnante crée une atmosphère empreinte de nostalgie et de découverte. Chaque étape du voyage est une invitation à savourer non seulement la beauté du paysage, mais aussi à plonger dans l'histoire fascinante des lieux traversés. Le Train de la Mure transforme chaque instant en une aventure inoubliable.

Randonner jusqu'aux passerelles himalayennes

La randonnée des passerelles himalayennes de Mayres-Savel est une aventure qui m'a profondément marquée. Dès le début, je suis accueillie par un panorama à couper le souffle : les vallées verdoyantes et les crêtes escarpées s’étendent devant moi, dessinant un tableau naturel époustouflant. Le sentier serpente à travers des forêts denses et des prairies alpines, chaque pas révélant une nouvelle facette de ce paysage grandiose. Le moment le plus palpitant de la randonnée est la traversée des passerelles himalayennes. Suspendues au-dessus des gorges profondes, ces structures en acier, à la fois audacieuses et légères, oscillent légèrement sous mes pas. Je regarde en bas, le cœur battant, l'eau vacille, tranquille. Les parois rocheuses, impressionnantes, défilent sous mes yeux, me rappelant toute la puissance de la nature. 

Où dormir en Matheysine

  • L’Oriel du Senepy : Un charme authentique dans un cadre montagnard. Le chalet est confortable et offre une vue imprenable sur les paysages environnants. L’accueil est chaleureux !
  • Le Sanctuaire La Salette : Bien plus qu’un simple lieu de pèlerinage, il propose également des hébergements pour ceux qui cherchent à se ressourcer dans un cadre spirituel et paisible. Les chambres sont simples, on y dort sereinement.

Où manger

  • La Brasserie Matheysine : Un lieu convivial où l'on peut découvrir de savoureuses bières artisanales de la région. Cuisine simple sur place (planches, et cie).
  • Logis Hôtel de la Poste : Un restaurant qui met en avant les spécialités locales. Les plats faits maison sont un véritable régal, parfait pour reprendre des forces avant de repartir à l'aventure !
  • L‘Auberge des Champs : Un endroit décontracté pour passer une soirée agréable, avec pizzas à volonté. L’ambiance est conviviale, idéale pour se détendre après une journée d’activités.
  • La Pergola : Un charmant restaurant avec une cuisine raffinée avec vue sur le lac et les monts alentour. C’est l’endroit idéal pour un repas délicieux après la randonnée des passerelles.
  • Prendre un verre au Camping des Faures : Un cadre décontracté pour partager un verre dans une ambiance amicale et relaxante.
  • Acheter ses bouteilles pour l’apéro à la distillerie Salettina : On découvre des liqueurs artisanales aux saveurs authentiques. Que ce soit pour déguster une chartreuse locale ou une liqueur de génépi, chaque bouteille est un hommage aux traditions montagnardes.

Une merveilleuse parenthèse sportive

Reportage réalisé dans le cadre de ma mission “Mange, Prie, Aime” avec Villes Sanctuaires en France.

samedi
7 décembre
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