Cheminer est une démarche à la fois physique et spirituelle, un médicament pour le corps et l’esprit. Nous avons retenu trois types de cheminements, le premier, le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle mène, via de nombreux itinéraires, vers le tombeau de l’apôtre saint Jacques, à Compostelle en Galice. Celui de la sainteté, qui invite à suivre l’exemple de Jésus Christ comme l’ont imité de nombreux saints proclamés par l’Église. Notre troisième itinéraire amène à se libérer des préjugés, des rancunes et du mépris pour vivre la miséricorde.
Les chemins de Saint-Jacques
Ils sont plus de 300 000 pèlerins ou marcheurs comptabilisés par le bureau des pèlerins Santiago de Compostela en 2017 (source https://oficinadelperegrino.com). C’est un projet qu’ils préparent, anticipent, pour se mettre en marche seuls, en famille ou en groupe. Environ 38 % effectuent le pèlerinage pour des motifs en lien avec la religion, cependant, croyants ou non-croyants, étudiants ou retraités, tous découvrent des valeurs, des paysages, la beauté. Les pèlerins croyants sont en recherche de Dieu, d’autres athées dans une démarche d’introspection. Arpenter les chemins, c’est aussi une quête de rencontres, car on dit des chemins qu’ils sont « un réservoir d’amis », un besoin de recul sur le quotidien, un défi sportif. Le chemin ne mène plus qu’à la prière, c’est bien plus que ça !
Sur le parcours, les pèlerins qui le souhaitent sont accueillis dans des gîtes spécifiques sur présentation de la crédencial.
Cinq voies principales en France :
- Voie de Tours “Via Turonensis”
- Voie de Vézelay “Via Lemovicensis”
- Voie du Puy-en-Velay “via Podiensis”
- Voie d’Arles “ via Tolosana”
- Voie des piémonts
Et plusieurs itinéraires secondaires
- La via Garona
- L’alternative par la vallée du célé
- L’alternative par Rocamadour
- La via Arverna depuis Clermont-Ferrand
- La voie de Rocamadour depuis Benevent l Abbaye
- La liaison Conques-Toulouse
- L’approche de Namur à Vézelay
- L’itinéraire pèlerin de Vézelay par Bourges
- La liaison de Bergerac à Montréal-du-Gers
- La Via Aurelia (GR 653A) de Menton à Arles
D’autres sanctuaires sont des destinations accessibles par des chemins balisés.
Le Mont-Saint-Michel est l’un d’eux. On y accède par des chemins appelés “chemins de Paradis”.
Retracés depuis vingt ans par l'association” des “Chemins du Mont-Saint-Michel” qui fournit un carnet du Miquelot (nom du pèlerin), ils partent de Paris, Caen, Barfleur, Angers, Alençon, etc.
Le GR 430, ou “chemin de saint Régis”, guide les pèlerins dans les pas du saint patron des dentellières sur une boucle de 201 km. Il relie les villes sanctuaires du Puy-en-Velay et de Lalouvesc où sont conservées les reliques de saint François-Régis. L’itinéraire traverse les plateaux du Velay, du Mézenc, le Vivarais et le massif du Meygal.
Le chemin Sainte Thérèse Couderc invite pèlerins et randonneurs à suivre un itinéraire de grande randonnée de 180 km depuis Lalouvesc où repose le corps de la Sainte, jusqu’à son village natal de Sablières situé dans le sud de l’Ardèche. Extension proposée jusqu’à l’abbaye de Notre-dame des Neiges à la frontière de la Lozère.
Le chemin vers la sainteté
L’image de la sainteté renvoie pour beaucoup de personnes à l’austérité, à la souffrance, car autrefois, les martyrs étaient valorisés par l’Église.
Aujourd’hui, la sainteté n’est plus présentée comme une récompense suite à une vie de labeur ou la possession d’une qualité spécifique, elle exprime un don de Jésus-Christ offert à tous les baptisés sans exception. Chacun, un pas après l’autre, peut prendre le chemin de la sainteté en avançant dans la joie, l’amour et la patience au quotidien, comme par exemple : un instant d’écoute offert à un enfant qui le demande malgré de nombreux dossiers à traiter. C’est un chemin auquel nous sommes tous invités. Jésus a dit « Vous serez saints parce que, moi je suis saint » (1 Pierre 1,16).
La dernière canonisation par le pape François concerne le jeune Nunzio Sulprizio (1817-1836), un jeune laïc napolitain, pour sa dure vie supportée avec foi.
Vivre la miséricorde
C’est tendre vers un esprit saint dans un corps saint. Parfois, nous usons des préjugés, de la rancœur et de la vanité jusqu’à mépriser les autres. Prendre le chemin de la miséricorde est un entraînement quotidien à la bienveillance, lors duquel le cœur et la tête sont sollicités. On instaure l’amour inconditionnel dans sa vie, à l’image de l’amour de Dieu pour les hommes et les femmes, à l’image de l’amour d’une mère pour ses enfants. Une recette pour avancer sur la voie de la miséricorde : une dose de bonté, une de compassion, une de pardon et enfin une dose de réconciliation (confesser nos péchés régulièrement).
Mère Teresa est l’exemple même d’une vie miséricordieuse.