Une ville aux portes du Parc National des Pyrénées, un haut lieu de pèlerinage marial.
Façonnée par les eaux du Gave de Pau, protégée par le massif pyrénéen et son château qui, du haut de son piton rocheux, nous surveille, Lourdes m’a accueilli. En visiteur, j’ai découvert des activités de pleine nature, une gastronomie version Sud-Ouest. J’ai écouté l’histoire de Bernadette Soubirous, sa rencontre avec l’Immaculée Conception. J’ai rencontré des pèlerins, ceux qui arpentent les chemins de Saint Jacques de Compostelle, ceux qui arrivent par milliers du monde entier pour entendre un message, découvrir une ville sanctuaire, faire renaître la foi ou espérer la guérison.
En visite à Rocamadour, j’ai vu une cité en équilibre et la Vierge Noire dans la Chapelle Notre-Dame. Aujourd’hui, à Lourdes, je m’apprête à découvrir des basiliques et la grotte dans laquelle la Vierge, vêtue de blanc, ceinturée de bleu est apparu 18 fois à une jeune Lourdaise.
Le printemps frémissant extirpe la nature de son blanc manteau hivernal pour laisser aux bourgeons et feuillages la liberté de s’épanouir. Je suis impatiente d’expérimenter quelques-unes des activités qui foisonnent été comme hiver dans les Hautes-Pyrénées, ainsi que de découvrir un sanctuaire animé, à la différence de l’ours des montagnes voisines qui sort de quelques mois d’hibernation.
On m’avait dit
quand tu verras les Pyrénées tu sentiras que Lourdes n’est plus très loin
et c’est vrai, cela se vérifie au compteur kilométrique de la voiture, mais pas seulement, on le sent aussi dans son corps, comme si les millions de visiteurs et pèlerins qui passent chaque année par le sanctuaire de Lourdes démultipliaient l’énergie du lieu. J’imagine à quelques kilomètres les grandioses Cirque de Gavarnie, Pic du Midi et Cauterets-Pont-d’Espagne. Lorsque j’entre dans Lourdes, c’est une forteresse qui s’impose à moi en fière protectrice de sa cité à deux étages. Dans la partie basse, s’étend un lieu de prière et de recueillement sur plus de 50 hectares, tandis que dans la partie haute une ville de taille moyenne bat son plein. Une ascension à 1000 mètres d’altitude en funiculaire s’impose pour admirer la ville du sommet du Pic de Jer, une vue à couper le souffle !
A la grotte de Massabielle, l’Immaculée Conception apparaît à Bernadette
Si le visage de la ville originelle a évolué pour s’adapter au nombre grandissant de visiteurs, sa bienveillance est restée intacte. Le secret de cette foule silencieuse est forcément quelque part...
Je n’ai pas mis longtemps à trouver l’origine de ce mystère. Dans un cachot de la ville, une jeune fille de 14 ans et sa famille vivent pauvrement. L’adolescente se prénomme Bernadette, elle ne sait ni lire ni écrire, la tuberculose et le choléra l’ont fragilisée, pourtant elle conserve joie et détermination. Le 11 février 1858, elle vit un moment extraordinaire d’échange avec la Vierge Marie. A la Grotte de Massabielle, l’Immaculée Conception apparaît 18 fois à Bernadette Soubirous. Elle lui parle d’amour, de respect, de bonheur et de Dieu. La dame lui montre la source et une première chapelle, la crypte, est bientôt construite pour accueillir les pèlerins.
A Lourdes on vient tel que l’on est, en forme ou malade, joyeux ou triste, tous avec un parcours différent mais tous en recherche : découvrir le sentiment de grâce, comprendre l’histoire de la ville “Grand Site Occitanie” et de son château, prier, rencontrer et aider l’autre. Je me suis attardée seule sur un banc face à la Grotte, puis dans la basilique souterraine, entourée de pèlerins venus du monde entier.
Alors oui, le calme malgré la foule. Ici, la prière se murmure dans plusieurs langues tout au long de la journée pour se chanter dans un Ave Maria universel quand vient le soir.
Il est 21h00, j’avais noté l’heure du rendez-vous pour ne pas manquer la procession aux flambeaux, mais avant cela, je me devais de goûter à la gastronomie locale. Un plateau de charcuteries de Porc Noir de Bigorre (jambon, ventrèche, chorizo etc…) et de fromage des Pyrénées plus loin, je rejoins le parvis du sanctuaire pour entamer la marche. Je ne connais pas ces gens qui cheminent à mes côtés pourtant je chante avec eux, subjuguée par la lumière fragile des milliers de cierges tenus entre les mains.
De cette étape à Lourdes, je retiens la beauté des vallées, des montagnes, également celle de l’entraide intergénérationnelle, d’un bénévolat efficace et du partage omniprésent. Un message d’espoir pour le monde entier.