Histoires et légendes

Petit mémo d’une histoire mouvementée

Vous avez envie de partir, d'être dépaysé. Quelles découvertes vous attendent à Lourdes ? Préparez-vous pour un voyage dans le temps : la Préhistoire, l’Antiquité puis le Moyen-Âge. Rencontrez Bernadette Soubirous qui a révélé au monde une grotte pleine de grâces et une eau qu'on dit miraculeuse.

Autour d’un piton rocheux, une dépression d’origine glaciaire dominée par des massifs calcaires karstiques creusés de cavités et dolines. Sur le piton rocheux, le château de Lourdes, dans la dépression, la ville est partagée en une partie haute et une partie basse par les eaux du Gave. Le Pic du Jer et le Béout, sans oublier la chaîne des Pyrénées, s'affichent en arrière-plan, magnifique non ?
Pour compléter le paysage, tel un peintre, ajoutez le bleu du lac glaciaire de Lourdes sur le bord gauche de la toile.

Lourdes se blottit au cœur de la nature au croisement de plusieurs vallées. Nature qui n’a pas laissé les premiers hommes indifférents, car on a retrouvé ici, dans les cavités, notamment celle des Espélugues, des objets témoins d’une vie préhistorique : bijoux, sépultures, outils et le célèbre “cheval de Lourdes”, sculpté dans de l’ivoire de mammouth, exposé au Musée d’Archéologie Nationale à Saint Germain-en-Laye.
 

Chronologie

Antiquité

Des fouilles ont révélé quelques vestiges de l’Antiquité comme des murailles romaines, des morceaux de statues et d’autels.

Moyen Âge

Au Moyen-Âge, la cité médiévale de “Lorda” est protégée par des remparts, sa forteresse et son donjon. Depuis 1022, les comtes de Bigorre siègent dans le château. Sa position est stratégique entre plaine et vallées, elle permet de contrôler les échanges économiques ou guerriers entre la Bigorre et le Béarn, ainsi qu’entre l’Espagne et la France.

1216, Simon de Montfort et son fils Guy de Montfort tentent sans succès d'assiéger le château. L’Église catholique combat l’hérésie cathare, c’est la croisade contre les “Albigeois”.

1360, la guerre de cent ans, au travers du traité de Brétigny, place la Bigorre et le château de Lourdes entre les mains des Anglais. Le château abrite alors les “Compagnons de Lourdes”, mercenaires et rançonneurs sans merci.

1374, la ville de Lourdes est incendiée dans la lutte entre Français et Anglais.

1407, les Français, après plusieurs tentatives infructueuses, reprennent possession du château.

Pendant les guerres de religions, les habitants majoritairement catholiques se défendent contre les attaques protestantes.

De 1569 à 1573, la ville est détruite, les habitants qui n’ont pas trouvé refuge au château sont massacrés.

L'époque moderne

À partir de 1599, la ville tente de renaître et se reconstruit, crée de nouvelles routes.

Fin du XVIIᵉ siècle, le château devient forteresse royale. Il reçoit la visite de l’ingénieur du roi Louis XIV, Vauban, qui fait réaliser le pont-levis à corne. Durant cette période, de royaux, le château n'accueille que les prisonniers.

En 1750, un séisme détruit une partie de la ville et endommage le château.

L'époque contemporaine

En 1856, Bernadette Soubirous se rétablit d’une tuberculose et du choléra, sa santé est fragile.
Son père fait faillite, il est obligé d'abandonner le moulin qui faisait vivre la famille. Sans un sou, ils trouvent refuge dans un ancien cachot et vivent dans la misère.

En 1858, elle a 14 ans, mais ne sait ni lire ni écrire. Pourtant, Bernadette s'apprête à vivre une rencontre rare et précieuse. La Vierge Marie lui apparaît 18 fois entre le 11 février et le 16 juillet de la même année, à la grotte Massabielle, située le long du Gave.

Le 18 janvier 1862, l’Eglise catholique reconnaît sept guérisons miraculeuses obtenues par l'intercession de Notre Dame de Lourdes. C’est aussi l’année de reconnaissance officielle des apparitions de “La dame blanche” à Bernadette.

En 1874, la “Chapelle de Lourdes” est proclamée basilique.

En 1883, la première pierre de l’église Notre-Dame du Rosaire est posée. L’édifice est achevé six ans plus tard et sera consacré en 1901.

En 1889, le château perd le statut de prison et sera racheté par la ville de Lourdes en 1894.

1921, le Musée Pyrénéen est créé. Il est inauguré deux ans plus tard et figure parmi les musées de France depuis 2002.

Le 8 décembre 1933, Bernadette Soubirous décédée le 16 avril 1879, est canonisée par le pape Pie XI.

Le 25 mars 1958, consécration de la basilique souterraine Saint-Pie X.

En 1983, le pape Jean-Paul II vient à Lourdes et reviendra en 2004 à l'occasion des 150 ans du dogme de l’Immaculée Conception.

En 1995, le château est classé monument historique.

En 2008, pèlerinage de Benoît XVI à Lourdes à l'occasion du 150ème anniversaire des apparitions.

En 2018, une 70ème guérison miraculeuse est reconnue à Lourdes.

Aujourd’hui, Lourdes compte approximativement 15 000 habitants.
Le pays de Lourdes et des vallées des gaves vit essentiellement du tourisme, avec des millions de visiteurs et pèlerins chaque année ce qui représente plus de deux millions de nuitées hôtelières (culturel, religieux, sportif et de pleine nature) mais également de l’agriculture (mouton de Barèges-Gavarnie, porc Noir de Bigorre, fromage des Pyrénées...) et de l’artisanat.

Château fort de Lourdes
Château fort de Lourdes
Château fort de Lourdes
Château fort de Lourdes
Bernadette Soubirous
Bernadette Soubirous

Légende

Charlemagne

Depuis le XIIIème siècle, selon les écrits du moine anglais Marfin, la tradition orale perpétue une légende selon laquelle Charlemagne, roi des Francs, serait venu à Lourdes en 778. C’est l’époque des invasions sarrazines et vraisemblablement le château est aux mains de Mirat, chef maure. Charles dit “le Grand” ne peut s’en satisfaire, il entreprend aussitôt le siège du château dans l’attente que les ennemis se rendent. L’attente commence à se faire longue des deux côtés. Mirat invente une ruse pour décourager Charlemagne en prétextant avoir suffisamment de vivres pour tenir encore longtemps. Découragé, le roi des Francs est sur le départ quand l’évêque du Puy-en-Velay qui fait partie du voyage suggère la négociation.

Le Maure accepte non pas de partir mais de se convertir, voici ses conditions

Je rends les armes et je me livre avec tout ce qui m’appartient à la mère de Dieu, à Notre-Dame du Puy et consens en son honneur à me faire chrétien. Mais comme j’entends m’engager librement, je veux que le pays de Bigorre ne relève jamais que d’elle seule, soit pour moi, soit pour mes descendants.

En recevant le baptême Mirat prend le nom de Lorus qui serait à l’origine du nom de la ville : Lourdes.
 

vendredi
19 avril
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