En Bretagne, un haut lieu de spiritualité
En Bretagne, au cœur du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan, je me suis arrêtée à Sainte-Anne-d’Auray. J’ai traversé des villages de granit, des forêts mystérieuses espérant entrevoir une fée ou un Korrigan. Ici, un sanctuaire dans un parc de 7 hectares. On y apprend que l’apparition de sainte Anne, unique au monde, a fondé un haut lieu de pèlerinage, berceau spirituel pour les familles. A quelques kilomètre du littoral, on se laisse tenter par la gastronomie inspirée par la mer.
Sainte Anne, Mère de la Vierge Marie
Je garde sur la peau et dans les cheveux, le sel et l’iode du vent marin qui souffle sur le Mont-Saint-Michel. Cette fois, c’est en Bretagne Sud que je pose mes valises. Je ne suis plus en bord de mer mais je peux toujours sentir les embruns, ceux qui viennent de l’Atlantique tout proche.
J’imagine en ce mois de juillet, les familles sur les plages de la Baie de Quiberon, le râteau et la pelle à la main, le sable qui s'immisce entre les doigts de pieds et des châteaux éphémères entourés de douves fragiles. Le soleil breton sur les vergers, les pommes à cidre qui peaufinent leurs tanins. L’été à Sainte-Anne-d’Auray, on accueille le soleil sur un banc à l’ombre d’un arbre, au bord de la fontaine. Non loin de là, on mange des fruits de mer ou une crêpe en terrasse sur le port de Saint-Goustan à Auray. L’été invite à se ressourcer, à espérer.
Une amie m’a dit « prends la route historique de Brec’h, pour aller à Sainte-Anne-d’Auray », ce que j’ai fait. J’ai traversé le Loc’h, des forêts de feuillus, j’ai croisé des chapelles et des longères de granit, des champs en culture. Au bout de 7 kilomètres, la basilique et la scala santa apparaissent majestueuses, ceinturée d’arbres.
Sainte Anne, du haut de son clocher, semble relier la terre au ciel et les hommes à Dieu.
Le mouvement de la petite ville qui l’entoure ne perturbe en rien la tranquillité qui règne dans le parc du sanctuaire. Un espace de recueillement idéal pour ceux et celles qui recherchent le calme propice au ressourcement, un voyage intérieur emprunt de spiritualité. Je poursuis ma découverte du lieu dans les pas des milliers de pèlerins qui s’y arrêtent chaque année.
Le culte dédié à sainte Anne est très ancien en Bretagne...
Le culte dédié à sainte Anne est très ancien en Bretagne. On suppose qu’ici une chapelle lui était dédiée bien avant le XVIIème siècle. C’est en tout cas ce que laisse entendre le message de la grand-mère du Christ à Yvon Nicolazic en 1624, lorsqu’elle lui demande dans une nouvelle apparition d’inciter le recteur à rebâtir l’édifice où l’on venait la prier il y a fort longtemps. Pour aider le jeune fermier dans sa démarche, la sainte, mère de la Vierge Marie, apparaît à nouveau en 1625 et guide le jeune homme jusqu’à l’endroit où est enterrée une statuette de bois dernier vestige de la chapelle détruite. Cette découverte marque le début d’un intense pèlerinage que visiteront d’illustres pèlerins comme l’empereur Napoléon III, le général De Gaulle ou le pape Jean-Paul II.
Ils sont venus entendre le message d’amour et de foi qui continue à être transmis aujourd’hui dans la cité qualifiée de « capitale spirituelle de la Bretagne ». On prie la patronne des bretons pour fonder une famille, protéger un fils marin, accompagner la maladie d’un proche... J’ai vu le Trésor et la multitude d’ex-voto accrochés sur les murs du cloître comme autant de preuves des grâces accordées.
Il y a un autre miracle à Sainte-Anne-d’Auray : la musique. Celle de l’orgue Cavaillé-Coll dans la basilique, celle des festivals de l’été ou des instruments traditionnels bretons enseignés à l’Académie de Musique et d’Arts sacrés.
Je souhaitais assister au Grand Pardon de Sainte-Anne, c’est pourquoi je suis venue fin juillet. Suivre la procession aux flambeaux, voir les coiffes de dentelles défiler, entendre un air de biniou et assister à la messe en breton. Je voulais marcher aux côtés des pèlerins venus faire pénitence et espérer moi aussi pour le salut de mon âme.
De mon séjour à Sainte-Anne-d’Auray, je retiens la grande espérance souhaitée par le pape Jean-Paul II lors de sa venue en 1996, l’importance de la communication et de la transmission de la foi en famille.