Voyage dans l’histoire de Sainte-Anne-d’Auray
Vous ressentez l’envie de voyager, d’être dépaysé. Quelles découvertes vous attendent entre croyances et légendes à Sainte-Anne-d'Auray ? Entre terre et mer, dans le département du Morbihan, un sanctuaire, haut lieu de pèlerinage, construit sur le lieu de l’unique apparition de sainte Anne au monde. A proximité, la ville médiévale d’Auray, son ancien château, le petit port de Saint-Goustan et ses illustres passagers.
La ville sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray est implantée sur un territoire entre terre et mer. A 25 km au nord de l’océan Atlantique, de la Baie de Quiberon, elle est proche de la rivière d’Auray. Des forêts, des fermes et des champs comme celui dans lequel Yvon Nicolazic déterra la statue de sainte Anne en 1625. La commune s’est développée suite à cette découverte sur le hameau de « Ker Anna » : le « village d’Anne » en breton.
A quelques kilomètres, le Golfe du Morbihan et la Baie de Quiberon gardent de nombreuses traces de la préhistoire et plus précisément du néolithique, à l’image du site de Carnac, le plus grand alignement mégalithique du monde.
Très tôt, la terre, fertile permet l’élevage et la production de céréales en grande quantité. On ne peut cependant dissocier l’essor de la ville de celui du pèlerinage.
Quelques dates à retenir
Moyen-Âge
Au VIème siècle, les textes nous rapportent qu’il existe une chapelle dédiée à Anne dans le hameau de Keranna, actuelle commune de Sainte-Anne-d’Auray. L’édifice se trouve sur une ancienne voie romaine.
En 1082, il est fait mention d’un château ou peut-être d’une motte et son donjon de bois sur la commune d’Auray voisine de Sainte-Anne-d'Auray de 8km.
En 1201, le château originel d’Auray, est remplacé par une forteresse en pierre sur ordre du duc Arthur 1er de Bretagne. Son positionnement avec vue sur la rivière est stratégique.
Au XIIIème siècle, à 12 minutes de Sainte-Anne-d'Auray, la ville basse d’Auray, et la ville haute sont reliées par un petit pont en pierre. L’ouvrage actuel, ainsi que le bâtiment qui lui est accolé, datent du XVIIIème siècle.
Au XIVème siècle, pendant les guerres de succession de Bretagne, la France et l’Angleterre se disputent le duché d’Auray. Les multiples sièges endurés par le château en ont fait une ruine. Les travaux seraient trop onéreux pour le remettre debout, alors on préfère ne pas reconstruire. Les pierres auraient vraisemblablement été utilisées par les habitants pour réaliser d’autres constructions.
L'époque moderne
Entre 1623 et 1625, sainte Anne, mère de la Vierge Marie et grand-mère de Jésus Christ, apparaît plusieurs fois au hameau de “Ker Anna”, à Yvon Nicolazic, jeune paysan breton.
Des centaines de miracles authentifiés entre 1633 et 1684.
Le XVIIème siècle voit la construction d’une chapelle par Yvon Nicolazic avec l’appui des frères Carmes. L’édifice est détruit pendant la Révolution Française.
En 1641, le port de Saint-Goustan se dote de quais en pierre sur la rive gauche du Loc’h à Auray. Les embarcations arrivent pleines de fûts de vin, sel, cuir, fer et acier de Biscaye, et repartent remplis de froment, seigle, avoine, de beurre, de viande, de poisson, drap et toile, permettant ainsi le développement de l’activité commerciale et la notoriété du port avant son déclin à la création du port de Lorient en 1665.
Le 13 mai 1645, le voyant de Sainte-Anne-d’Auray, Yvon Nicolazic voit une dernière fois sainte Anne avant de mourir.
Le 21 octobre 1662, inauguration de la Scala Santa par les Carmes.
Le 30 juillet et le 13 août 1689, madame de Sévigné fait étape dans le quartier de Saint-Goustan à Auray au cour d’un voyage avec le duc de Chaulnes (Gouverneur de Bretagne entre 1670 et 1693).
En 1776, Benjamin Franklin accoste au port de Saint-Goustan alors qu’il vient demander l’aide de la France pour l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique.
L'époque contemporaine
Entre 1866 et 1872, la basilique actuelle est édifiée pour faciliter l’accueil des pèlerins toujours plus nombreux.
En 1932, la construction du Mémorial de la grande guerre s’achève.
En 1947, pèlerinage du Général de Gaulle.
Le 20 septembre 1996, le pape Jean-Paul II vient en pèlerinage à Sainte-Anne-d’Auray. 150 000 personnes viendront écouter son homélie.
Depuis 2014, une relique du pape Jean-Paul II est abritée dans la basilique de Sainte-Anne.
Octobre 2014, création du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan.
En 2017, la commune de Sainte-Anne-d’Auray compte 2724 habitants. Son économie repose en grande partie sur le tourisme religieux mais aussi sur sa proximité avec le littoral du Golfe du Morbihan et de la Baie de Quiberon.
Légende
Pourquoi le port d’Auray porte-t-il le nom de Saint-Goustan ?
La légende raconte que Goustan est né en 974 en Cornouaille. A l’âge de 18 ans, il est enlevé par des pirates pour lesquels il se plie au travail de mousse. Blessé au cours d’un assaut, il est finalement jugé inutile puis abandonné sur une île par ceux qui l’avaient enlevé.
Seul au milieu de la mer, peut-être sur l’île d’Houat, il pêche pour survivre. Un peu de magie dans l’histoire : un poisson qui se régénère chaque soir et un rocher qui ramollit à son contact pour offrir plus de confort. Si la nourriture ne manque pas, son âme a besoin d’être secourue. La tradition locale explique qu’il aurait rencontré Félix de Rhuys, moine breton, fondateur de l’abbaye de Saint-Gildas de Rhuys. Il obtient le pardon sur la presqu’île de Rhuys aux côtés de saint Félix. Il serait devenu moine et aurait fondé un prieuré sur l’île de Hoëdic pour mourir en 1040 dans un village de Vendée.
Depuis, Goustan est souvent représenté un poisson à la main. Il est devenu le saint patron des marins, ce qui explique pourquoi le port de la jolie ville d’Auray porte son nom.