Un jour à Rocamadour !

Mercredi 15 Mai : je prends ma journée. C’est décidé : je visite Rocamadour. Sortie Souillac, je remonte les départementales D43 et D47. C’est la route en or ! Je longe et traverse la rivière de la Dordogne et croise le Château de la Treyne, le Château de Belcastel, le restaurant étoilé le Pont de l’Ouysse, le Moulin de Cougnaguet, les grottes de Lacave, la Grotte des Carbonnières et le Préhisto Dino Parc, la Ferme La Borie d’Imbert, et la Ferme des Campagnes… J’ai l’impression de traverser un condensé de toute la Vallée de la Dordogne sur une vingtaine de kilomètres à peine.

D43 et D47 : la route en or !
D43 et D47 : la route en or !

Grand beau temps !

Arrivé sur les hauteurs de Rocamadour, au lieux-dit L’Hospitalet, je me gare le long de la corniche. La vue est magnifique, et la météo est impeccable : grand soleil, ciel bleu, il fait 25°C. Je suis face à l’Office de Tourisme, Ça tombe bien ! Je rentre dans le bâtiment, un cube en verre façon Apple Store. Mathilde et Eva me reçoivent avec un grand sourire et me proposent un programme aux petits oignons. Elles me passent un plan de ville et un parcours des pays d’art et d’histoire et m’indiquent ma première destination : direction la Maison des Abeilles et la Forêt des Singes.

Je ressort de l’Office et me dirige à gauche vers la petite chapelle dont je peux voir le clocher. Je traverse des ruines (un ancien hôpital du XIIIe siècle selon le guide que j’ai en main). Plus loin, près de la brasserie-crêperie Au Panorama, je remonte la D36...

L'Office de Tourisme et la Chapelle de L'Hospitalet
L'Office de Tourisme et la Chapelle de L'Hospitalet

Le Royaume des Abeilles !

J’arrive à la Maison des Abeilles. Il y a des ruches partout et ça sent bon les acacias en fleurs. C’est Didier Darnis qui m’accueille : une bonne tête toute ronde, des yeux rieurs derrière ses lunettes et un grand sourire fendu jusqu’aux oreilles. Il a dans les mains un grand couteau. Il s'apprête à couper une part de son pain d’épice du Quercy, une tomme de 10 kg qui a cuit plus de de 2 heures, qu’il me tend de suite pour y goûter. C’est un régal ! Moi qui n’est pas pris le temps de petit-déjeuner...

à travers le causse... La Maison des Abeilles
à travers le causse... La Maison des Abeilles

Il m’explique que ça fait 40 ans qu’il fabrique son pain d’épice à Bétaille, plus loin au cœur de la vallée de la Dordogne, entre Lot et Corrèze. Ici à Rocamadour, depuis 2010, c’est à la fois une boutique et un musée pédagogique dédié aux abeilles. Les fleurs, les abeilles, le miel, le pain d’épice…

Ça me semble naturel de montrer tout ça !

« C’est pourquoi on a installé un rucher en plein cœur du musée ! On veut éveiller la curiosité, et sensibiliser nos visiteurs au danger d’extinction qui menace ces petites bêtes. Et puis c'est un spectacle réellement apaisant. Les gens, y compris moi, aiment s'asseoir et passer du temps à regarder l’activité intense des abeilles », poursuit Didier.

Un musée complet sur le miel et sa fabrication
Un musée complet sur le miel et sa fabrication

J’apprend que le pain d’épice se produit comme le miel depuis la nuit des temps. Déjà en Chine au IXe siècle (le “Mi-kong”), puis en Orient et en Flandre. Qu’en France, cela remonte à 1452 et au Duc Philippe le Bon. Qu’il existe toute sorte de ruches (en tronc d’arbre façon “Bourniou”, en liège, la bien nommée “Paillou” en paille, en bois comme les ruches “Leroy”, “Debeauvoys”, “Langstroth”, “Tonnelli”, “Dadant”, et presqu’autant de formes d’enfumoirs pour calmer les abeilles. Le monde des abeilles est passionnant. Les abeilles sont tour à tour nettoyeuses, nourrices, bâtisseuses, ventileuses, gardiennes, butineuses… Nectar, pollen, propolis… Et les pains d’épices ont toutes les saveurs : figue raisin, caramel, chocolat, cannelle, noix, citron, framboise, myrtille, orange, abricot…

C’est un vrai festival !

Des Singes à Rocamadour

Juste en face il y a la Forêt des Singes. Le directeur Davy Ung m’y attend. Il a une veste jaune miel justement avec un singe floqué dessus.

Pour être précis ce sont des macaques de Barbarie, appelés également Magots !

« Nous en avons 150 en totale liberté sur près de 20 ha de forêt. Ils viennent d’Algérie, mais surtout du Maroc, Moyen et Haut-Atlas. C’est une espèce menacée, voire en danger. C’est le seul primate en Europe qui vit dans ces conditions ! ».  Ils ont un pelage ocre-fauve et mesurent environ 50 à 60 cm. Ils ont une face sans poils, et un regard très expressif. Je sens une certaine proximité (anthropomorphisme ?). Surtout dans les yeux, les regards sont attentifs et curieux.

 

David Ung et les magots de la Forêt des Singes
David Ung et les magots de la Forêt des Singes

Davy m’explique la philosophie du parc et m’accompagne. L’homme est un normand arrivé il y a 4 saisons, après une thèse en éthologie sur le comportement animal. Le parc est un centre de loisirs animalier qui accueille jusqu’à 150.000 visiteurs par an, mais aussi un centre de recherche.  Pédagogie, sensibilisation, protection, recherches, actions de sponsoring pour des projets de réintroduction. Chaque groupe de magots comprend de 10 à 60 individus répartis en 6 à 8 familles. Ils vivent 23 ans en moyenne. La doyenne actuelle a 31 ans. A l’état naturel on pense que c’est moins. La particularité, c’est le rapport privilégié très protecteur des mâles avec les petits qui servent à valoriser les interactions entre adultes. Il y a naturellement un attachement très fort de la mère au petit, mais tout le groupe a une attention spéciale pour les plus jeunes : le bébé est ici au centre de la communauté. Et les pères s’occupent de tous les petits. Exemplaire !

Aussitôt la main tendue, le pop-corn disparaît.
Aussitôt la main tendue, le pop-corn disparaît.

Davy me passe une poignée de pop-corn et me donne des consignes : garder une distance d’un mètre, et donner un pop-corn à la fois avec la main à plat. Aussitôt la main tendue, le pop-corn disparaît. Je sens que la gourmandise sert également d’interaction avec l’homme, mais je m’inquiète de leur régime alimentaire. Est-ce que ça perturbe ces singes ? Davy me rassure en m’indiquant que les pop-corn sont juste soufflés, ni salés, ni sucrés. Chaque jour, 100 kg de fruits et légumes et 60 kg de céréales sont répartis dans le parc. A chaque printemps, après 5 mois ½ de gestation, il y a une dizaine de naissances, mais jamais un membre de l’équipe n’a pu y assister : elles se passent la nuit dans les arbres. Les macaques de barbarie vivent ici dans des conditions exceptionnelles très proches de leurs conditions d’origine, la déforestation et le braconnage en moins.

séances de nourrissage commentées
séances de nourrissage commentées

Pause Gourmande au Belvédère

Je reviens vers l’Hospitalet et fait une pause à l’Hôtel-restaurant Le Belvédère. La vue y est incroyable. Face à la Citadelle, je suis alléché par une carte de plats régionaux. Le chef, Christopher Boot, est reconnu par Le Bottin Gourmand, Le Guide Michelin et a été récompensé d'une toque par le Gault et Millau. Il propose l’incontournable recette à base de Rocamadour fermier (le fromage) de la Ferme Lacoste. Foie gras en escalope, cuisses ou magret de canard, Souris d’agneau confite, volaille fermière… Ici ça sent le terroir, l’AOP, l’IGP, le VBF et le label rouge… Je me laisse tenter par le menu Alzou (du nom du cours d’eau au fond de la Vallée) à 19€ (c’est raisonnable) : Délice de canard au foie gras 20% et sa petite salade, et Gâteau aux noix du Périgord Bio (naturellement) et sa crème… ( “anglaise” la crème ! ). Je me régale tout autant avec l’assiette qu’avec le panorama. La vue depuis les chambres doit vraiment être extra !

Déjeuner face à la Vallée de l'Alzou et à la Cité de Rocamadour
Déjeuner face à la Vallée de l'Alzou et à la Cité de Rocamadour

Les portes de la Cité Médiévale

Après un petit café, je repars en vadrouille. En descendant la voie sainte, je passe par une première porte (Porte de l’Hôpital). Tout le long du chemin sans voiture, je croise les traces des pèlerins et j’aperçois peu à peu la rue principale de la Cité médiévale, le long de la rive droite de l’Alzou. J’admire le parfait étagement des constructions : la rue commerçante, le donjon, le sanctuaire, le palais des Evêques, les remparts et le château tout en haut. Toutes les grappes de pierres semblent comme accrochées à la falaise.

Quel esprit génial a été l’architecte audacieux des lieux ?

le parfait étagement des constructions, et les portes...
le parfait étagement des constructions, et les portes...

Juste après être passé par la Porte du Figuier, je remonte la rue de la Couronnerie qui est l’unique rue de la Cité médiévale. Après l’Hôtel du Lion d’Or, les boutiques colorées se succèdent de part et d’autres : des petites maisons au style très médiéval. J’imagine les pèlerins du XIIIe siècle entrant dans la cité et se retrouvant dans le brouhaha des auberges, artisans et commerces qui proposaient à qui mieux mieux aux chalands aux yeux ébahis le gîte, le couvert, nourritures diverses, colifichets, couronnes et chapelets...

Le style très médiéval et la Porte Salmon
Le style très médiéval et la Porte Salmon

Je passe une troisième porte (la Porte Salmon) qui me semble fortifiée : un poste de garde ? La foule devient dense, Juste à côté de l'Hôtel de Ville, se trouve une annexe de l’Office de Tourisme de la Cité. Je continue mon chemin. Les boutiques se succèdent : Les Bonbons des Chevaliers avec un garde en cotte de maille, une galerie d’art, la Maison du Saucisson, la Maison de la Noix, la maroquinerie La Licorne, Le Bazar céleste un magasin de jouets à l’ancienne, un magasin de bijoux faits mains… Et même un café théâtre (Côté Rocher) !

Un garde en cotte de maille et un coq multicolore
Un garde en cotte de maille et un coq multicolore

Gravir les 197 marches !

J’arrive sur une petite place devant une autre porte (Porte Hugon). Mon mini guide à la main (Parcours Rocamadour) j’apprends qu’il y a une autre porte plus bas : la Porte Basse (je commence à comprendre). Il doit y avoir une symbolique cachée dans la succession de toutes ces portes… Les étapes vers l’accomplissement, la rédemption et le pardon ? Les portes de la perception ? Les passages vers d’autres dimensions ?

Rocamadour vue depuis la Porte Basse et Porte Hugon
Rocamadour vue depuis la Porte Basse et Porte Hugon

Je me retrouve devant le grand escalier. C’est bientôt les élections, il y a devant moi toute la multitude des panneaux. Je lève les yeux...

Le spectacle est impressionnant !

On dit que dans le temps les pèlerins montaient les 197 marches à genoux, et que les condamnés faisaient de même les fers aux mains et aux pieds. Je prends mon courage à deux mains, et je commence à gravir les marches quatre à quatre… deux à deux… une à une… une…

A quoi bon perdre son souffle ?! le Sanctuaire ne va pas se sauver ! Autant prendre son temps… J’arrive un peu essoufflé à la place des Senhals (je lis que c’est le nom occitan pour les “sportelles” ces petits insignes ovales en plomb, étain, argent ou or achetés par les pèlerins et que je viens d’apercevoir au revers d’un veston). Au dessus de l’escalier se dresse le Palais des Evêques. Et devant moi une nouvelle porte : la Porte Sainte, surmontée d’un écusson “Enceinte Sacrée”. J’ai comme l’impression que j’arrive au point cardinal de la Cité : le Sanctuaire.

la Porte Sainte, l'entrée du Sanctuaire
la Porte Sainte, l'entrée du Sanctuaire

Une basilique entourée de chapelles

Un chapelet de chapelles

En haut d’un très bel escalier très large j’arrive au parvis du Sanctuaire. Devant moi la Basilique Saint-Sauveur, imposante, est comme entourée d’un “chapelet de chapelles” : à droite, la chapelle Saint-Jean-Baptiste, les chapelles Saint-Blaise et Sainte-Anne, en face l’église Saint-Amadour, et à gauche, sur un parvis supérieur, la chapelle de la Vierge, appelée aussi chapelle Notre-Dame, et enfin la chapelle Saint-Michel. Je suis en plein cœur de la Cité religieuse.

Au cœur du Sanctuaire
Au cœur du Sanctuaire

Instinctivement attiré par ce nouvel escalier (encore un, décidément je n’en ai pas assez), je monte d’abord à la Chapelle Notre-Dame. Je rentre et découvre une atmosphère de recueillement étonnante. Les yeux s’habituent peu à peu à la pénombre, aidés par les bougies que l’on trouve à l’entrée. Les flammes éclairent la roche qui sert de mur du fond.

Chapelle Notre-Dame et Vierge Noire
Chapelle Notre-Dame et Vierge Noire

 

C’est la chapelle de la Vierge Noire, une petite statuette de Marie et l’enfant, noircie, surmontée d’une petite couronne dorée, qui se trouve dans une vitrine ouvragée. Comment une si petite statuette peut-elle être l’objet de toutes les dévotions et pèlerinages depuis des siècles ? Miraculeuse ? Il est mentionné que Notre-Dame de Rocamadour guérissait les malades, délivrait les prisonniers, sauvait les marins et protégeait les soldats.  Un voisin me pousse du coude et me montre une petite cloche tout en haut. Il faut vraiment lever le nez pour la voir.

Elle sonne toute seule, chaque fois qu’un marin est en péril.

Je comprends mieux ces maquettes de bateaux suspendues un peu partout. Je reste silencieux.

Fresque extérieure de l’Annonciation et de la Visitation
Fresque extérieure de l’Annonciation et de la Visitation

En ressortant, je vois tout le monde le nez en l’air à regarder la falaise : de façon cocasse l’épée de Durandal (celle de Roland lancée à Roncevaux) est fichée dans la roche. Face à moi se trouve la Porterie, un passage voûté qui supporte la chapelle Saint-Michel. Je m’attarde pour trouver un peu de fraîcheur. Je rentre dans une chapelle et à mon grand étonnement je vois des maillots de rugby encadrés accrochés à la paroie. Les piliers de la mêlée ont-ils remplacés les marins dans la tempête ? A l’extérieur, j’aperçois une fresque superbe toute en couleurs représentant l’Annonciation et la Visitation. Dessous ce petit balcon se trouve l’église Saint-Amadour. Le corps du Saint amadourien a été découvert en 1166. Le miracle était son état de conservation exceptionnelle pour l’époque. 850 ans plus tard le pèlerinage persiste.

La ferveur des siècles de prières
La ferveur des siècles de prières

Je redescends et retrouve la basilique Saint-Sauveur et le Donjon, ainsi qu’une ribambelle de chapelles : la chapelle Sainte-Anne, la chapelle Saint-Blaise, la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Chacune a sa propre forme et son décor particulier. Sur toutes les pierres où je porte mon regard je vois et ressens la ferveur et les siècles de prières. A la boutique du sanctuaire (le Magasin du pèlerinage) je me procure une petite sportelle en souvenir. Puis je quitte le sanctuaire par un tunnel qui passe sous la basilique Saint-Sauveur. Ce passage étrange est “tapissé” tout son long sur sa gauche de plaques de marbre remerciant Marie. Les pèlerins reconnaissants.

Les chapelles et le "tunnel"
Les chapelles et le "tunnel"

Monter encore…

Je débouche sur une nouvelle porte (la dernière ?) : la porte Saint-Martial. Sur ma droite il y a un grand balcon qui offre une vue sur la Vallée. Je surplombe la Cité et la rue de la Couronnerie et découvre une sorte de chemin de ronde qui longe la façade extérieure. Décidément, le Sanctuaire regorge de surprises. Sur ma gauche, des gens enfoncent des punaises dorées sur un tronc d’arbre ?! Après tout, pourquoi pas ! J’admire les détails des ferronneries de la porte. Des artisans de valeurs ont œuvrés des siècles durant aux moindres détails de cette cité religieuse d’exception. C’est fou !

Des clous et des fers...
Des clous et des fers...

Devant moi la suite est clairement indiquée : le chemin de croix. Il va falloir encore monter ! Le salut comme la vue se méritent tous les deux à la force du mollet. En pente douce c’est un long chemin ombragé, tout en lacets, et entouré d’arbres fleuris, avec à chaque tournant des scènes de la Passion du Christ, de sa condamnation jusqu’à sa mort sur la croix. Une belle fraîcheur récompense les courageux dans leur montée vers une sorte de grotte de la prière. Tout en haut se trouve un belvédère avec la Croix de Jérusalem.

Les scènes du chemin de croix
Les scènes du chemin de croix

Un Rocher, des aigles

Arrivé enfin tout en haut je prends mon temps et flâne le long de la corniche. J’ai comme l’impression d’avoir fait une séance de step. Etrangement, je me sens plus endurant, j’ai de nouveau du souffle, je suis comme galvanisé. C’est ma récompense ! A l’entrée du parking du château je croise un ascenseur incliné (certains visiblement peuvent arriver ici et faire tout ce chemin en descendant : c’est un peu de la triche !), puis un panneau vers le Rocher des Aigles. J’ai hâte de voir cet écoparc (comme indiqué sur la brochure) : faucons, milans, vautours et aigles, pygargues condors, aras, cacatoes, gris du Gabon, chouettes et hulottes… 400 oiseaux de 50 espèces différentes. Ça promet !

Condor et vautours, aigles et faucons...
Condor et vautours, aigles et faucons...

Je suis accueilli par Oriane et Justine, deux jeunes fauconnières. « Vous êtes ici sur le territoire des oiseaux ! ». Elles m’expliquent que l’écoparc existe depuis plus de 40 ans. Au départ il s’agit de protéger le faucon pèlerin. Aujourd’hui, c’est un spectacle de rapaces, d’oiseaux diurnes et nocturnes en plein vol. C’est aussi un centre de recherche et de reproduction : 1500 jeunes sont nés à Rocamadour.

Des rapaces en totale liberté, des vols spectaculaires
Des rapaces en totale liberté, des vols spectaculaires

Oriane et Justine sont au Rocher des Aigles depuis 2016. Oriane est de Metz à l’origine, avec un master de bio, et Justine vient de Lyon, et elle est soigneur animalier, spécialisée dans les rapaces. Toutes les deux ont un rapport privilégié avec les oiseaux, notamment ceux qu’elles ont vu naître. Justine aime particulièrement Kléa, un milan noir, et Oriane adore un type de perroquet, qu’on appelle Ara militaire, de grands perroquets verts au front rouge et aux plumes arrières bleues turquoises : ses chouchous sont Tulia et Tiago. Les fauconnières sont bienveillantes. Elles soignent, et manipulent les oiseaux avec beaucoup de soins et d’attention.

Ô surprise ! Elles leur font même de petits câlins !

Les fauconnières Oriane et Justine
Les fauconnières Oriane et Justine

J’assiste ensuite à un spectacle très pédagogique avec tous les fauconniers et les différents oiseaux qui évoluent dans le ciel. Quentin décrit avec beaucoup de détails chacun d’eux. J’apprends notamment que “parler avec une voix de crécelle” est une expression qui vient du cri strident produit par le faucon crécelle européen. Les fauconniers ont tous le regard noir des lunettes de soleil portées à l’année. Ils scrutent le ciel sans arrêt. Les acrobaties des milans sont épatantes, la vitesse du faucon incroyable avec des vols en piqué spectaculaires. Le plus étonnant est de voir le condor, le plus grand oiseau terrestre volant, passer à côté de vous et décoller dans les airs. D’ailleurs, Kuzco, 6 ans, un condor né au Rocher des Aigles, aujourd’hui n’en fait qu’à sa tête et ne veut pas revenir quand on l’appelle…

Le château de Rocamadour, demeure des chapelains
Le château de Rocamadour, demeure des chapelains

Le plus beau panorama de la Vallée

Je ressors de l’écoparc plein d’émotions. Je ne pensais pas qu’une telle relation puisse être possible avec des oiseaux. Je remonte vers le château de Rocamadour et ses remparts du XIVe siècle. On m’a conseillé de me munir d’une pièce de 2€ pour passer le tourniquet. La partie château est privée et habitée ( la demeure des chapelains de Rocamadour ), mais laisse apercevoir un beau bâtiment et un jardin avec des symboles, des fleurs de lys, des croix… Une muraille en demi-lune entoure le château. C’est la seule partie ouverte à la visite. Je monte un escalier : le spectacle est à couper le souffle !

Le plus beau panorama de la Vallée
Le plus beau panorama de la Vallée

La vue sur le canyon de l’Alzou et la cité est magnifique !

Tout entier à ma contemplation, je suis rejoins par un jeune couple d’américains. C’est une première pour eux, et visiblement ils sont conquis, tout comme moi.... Et tout d’un coup qui fend le ciel et passe juste à quelques mètres devant nous : Kuzco, libre comme l’air, qui continue son vol et visiblement il n’a toujours pas envie de rentrer. Tout comme moi, tout comme moi... ;-)

Kuzco, libre comme l’air au dessus de Rocamadour
Kuzco, libre comme l’air au dessus de Rocamadour
Un jour à Rocamadour !