Petit mémo de l’histoire d’un ancien prieuré de Cluny
Vous avez envie de partir, d'être dépaysé. Quelles découvertes vous attendent chez les Parodiens ? Au cœur du Charolais-Brionnais dans le sud de la Bourgogne à Paray-le-Monial, une histoire unique.
Paray-le-Monial est situé au Sud-Est du département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté. La ville s’est développée sur une plaine dessinée par les monts du Brionnais, la Loire et l’Arroux son affluent. Elle est traversée par le canal du centre, réalisé à partir de 1784. Il a permis jusqu’à la fin du XXème siècle d’acheminer le charbon de Montceau-les-Mines et d’envoyer l’argile extraite sur place utilisée dans la fabrication des tuiles de Chagny. Le sol se compose principalement d’alluvions, de sables et d’argile ce qui explique l’existence d’une carrière d’extraction très tôt, puis celle de l’usine de céramique fondée par Paul Charnoz.
Les origines de la ville remontent au Xème siècle, quand le Comte Lambert, comte de Chalon fonde ici un monastère bénédictin sur les conseils de saint Mayeul, quatrième abbé de Cluny. Puis, Odilon de Mercœur fait édifier une nouvelle église sur les bords de la Bourbince. Les moines y vivent les règles de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. De nombreuses familles viennent se mettre sous leur protection. Tandis que la ville s’étoffe, le monastère grandit pour devenir au XIIème siècle, grâce à Hugues de Semur, la basilique actuelle.
Quelques dates à retenir :
Moyen-Âge
En 973, fondation du monastère bénédictin à Paray-le-Monial par le Comte Lambert.
Au XIème siècle, donation du monastère à saint Odilon, abbé de Cluny. Érection d’une nouvelle église pour le nouveau prieuré clunisien sur les bords de la Bourbince.
Au XIIème siècle, Hugues de Semur décide la reconstruction d’une grande église. L’édifice actuel, considéré comme un joyau de l’art roman.
Époque Moderne
En 1609, implantation d’une maison jésuite.
En 1626, fondation d’un monastère de la visitation par mère sainte Jeanne De Chantal. Ordre qu’elle crée avec saint François de Sales, prêtre catholique, évêque de Genève et écrivain.
Le 22 juillet 1647, naissance de Marie-Marguerite Alacoque à Vérosvre. Dès l’âge de 5 ans, elle désire vouer sa vie à Dieu. Elle entre chez les sœurs de la visitation le 22 juillet 1671, à l’âge de 22 ans.
Le 27 décembre 1673, sainte Marguerite-Marie fait l’expérience de l’apparition du Christ. Elle dit avoir posé sa tête sur le cœur de Jésus.
1674, deuxième apparition du Christ à sainte Marguerite-Marie dont découle “l’Heure Sainte”.
Juin 1675, troisième grande apparition. Jésus montre son cœur à sœur Marguerite Marie, celui “qui a tant aimé les hommes”. Il lui transmet son souhait d’instaurer une fête universelle de son cœur. C’est à ce moment qu’elle rencontre le père Jésuite Claude La Colombière, celui que le Christ envoie pour la soutenir. Elle évoque une dernière apparition le 2 juillet 1688.
En 1686, la première chapelle dédiée au Sacré Cœur est construite et la première fête du Sacré Cœur organisée.
Le 15 février 1682, décès de Claude La Colombière à Paray-le-Monial.
Le 17 octobre 1690, mort de Marie-Marguerite Alacoque.
En 1720 la ville de Marseille est consacrée au Sacré Cœur par l’évêque de Marseille.
De 1784 à 1793 construction du canal du Centre, appelé à cette époque le “canal Charolais”.
Époque Contemporaine
En 1856 Pie IX autorise l’ensemble de l’Eglise catholique à célébrer la fête du Sacré Cœur.
L’année 1877, est marquée par l’implantation d’une entreprise de carreaux de céramique entre le canal et la gare. A sa tête, Paul Charnoz, ne choisit pas l’emplacement au hasard mais pour faciliter à la fois l’exportation de sa production et l'acheminement des matières premières nécessaires au fonctionnement de la manufacture. Le talent du personnage, soutenu par son équipe, permet d’obtenir la médaille d’or lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889. Après une histoire mouvementée, l’entreprise ferme définitivement ses portes en 2005.
A partir de 1890, construction de l’édifice qui accueille aujourd’hui le musée du Hiéron dédié à l’art sacré et l’histoire du christianisme. Le Musée du Hiéron vous invite à entrer dans son majestueux écrin métallique du XIXe siècle, pour découvrir deux millénaires d’histoire du Christianisme à travers des œuvres exceptionnelles.
Le 13 mai 1920, sainte Marguerite-Marie est canonisée.
1923, naissance de l’actrice Jacqueline Maillan à Paray-le-Monial.
En 1929, construction de la chapelle de La Colombière. Elle est dédiée à saint Claude La Colombière, père jésuite qui authentifie les apparitions de sainte Marguerite-Marie au XVIIème siècle. Ses reliques y sont conservées.
La ville de Paray-le Monial compte près de 10 000 habitants. Elle est classée ville fleurie quatre fleurs et double sa population en période estivale.
Des légendes
Les cacous
D’appétissants gâteaux aux cerises noires ou les habitants de Paray-le-Monial ?
Les deux, selon la tradition orale. Il se dirait aussi que les premiers donnent force et courage aux seconds.
Voici l’histoire : Lucas Coup est natif de Paray-le-Monial. Il vit avec son épouse “la Glaudine” autour de 1347, quand la peste sévit. Rares sont ceux qui survivent à l’épidémie, pourtant, Lucas et sa femme sont épargnés. Ils s’investissent avec détermination dans la mission de repeupler le village. Lucas meurt à l’âge de 91 ans, laissant derrière lui une longue descendance, mais aussi l’histoire d’un homme vaillant qui remontera jusqu’à la capitale sous le titre “le Cas Coup”. C’est ainsi que leur fils aîné sera appelé Jean-Marie Cacou. Quel rapport avec le gâteau me direz-vous ? Il semblerait que le fiston, gourmand, ait inventé une recette de gâteau fort à son goût, et qu’il en avalait même les noyaux des cerises. Car, c’est là que réside la subtile saveur du mélange, et dit-on le secret de la bonne mine du cacou.