Des villes pas comme les autres
On pourrait qualifier de bâtisseurs de l'extrême ceux qui ont défié les lois de l’équilibre en choisissant la hauteur ou des emplacements vertigineux pour s’établir. Était-ce pour guider les pèlerins ou s’approcher un peu plus du ciel ? Tels des peintres, ils se sont passionnés pour des paysages somptueux ou bucoliques. Cela encourage-t-il à maintenir la foi ou à accéder au ressourcement ? Qu’ils soient le lieu d’une apparition ou d’une grâce, ces sites sacrés ont en commun d’être des lieux spectaculaires.
Une église est le lieu de rencontre entre le monde invisible et le monde terrestre. Les religieux en sont les médiateurs reliant les hommes à Dieu. La hauteur des sites ou des constructions elles-même semble favoriser une relation avec le ciel mais pas seulement, car les églises à partir du XIème siècle, période des croisades, ne sont plus simplement le foyer des célébrations, du partage, des rencontres, elles deviennent un symbole de la puissance des hommes, une concurrence entre les villes. C’est ainsi que naissent les plus belles et les plus hautes églises. Au début de la chrétienté, les bâtisseurs élevaient des oratoires à trois types d’endroits : emplacement de la découverte de reliques, lieu d’une apparition, lieu d’un miracle. Des sanctuaires ont pour origine des lieux de cultes chrétiens ou païens très anciens fondés par des hommes, des femmes, des ermites.
Des sanctuaires d’altitude et suspendus
Rocamadour : En vallée de la Dordogne. 7 chapelles sont construites les unes sur les autres à flanc de falaise. On compte 150 mètres de haut depuis le haut du château jusqu’au fond du canyon de l’Alzou.
Plan d’Aups Sainte-Baume : Sur le territoire de la Provence Verte. La grotte dédiée à sainte Marie-Madeleine, roc de la miséricorde, est accrochée au massif de la Sainte-Baume à 940 mètres d’altitude.
La Salette : Au sud du département de l’Isère, en Matheysine. Le sanctuaire dédié à la Vierge Marie est installé sur un replat au centre de plusieurs montagnes à 1800 mètres d’altitude.
Le Mont Saint-Michel : Installée dans sa baie normande, ses constructions épouse la morphologie du rocher pour pointer vers le ciel à 157 mètres depuis les grèves jusqu’au sommet de la statue de l’archange Saint Michel.
Le Puy-en-Velay : Dans le département de la haute Loire, un sanctuaire et trois lieux tout en verticalité, la cathédrale surplombant la ville du haut du mont Anis, la statue Notre-Dame-de-France à 757 mètres d’altitude depuis le Rocher Corneille, et la chapelle Saint-Michel-d’Aiguilhe sur son piton rocheux à 82 mètres d’altitude.
Lourdes : Au pied des pyrénées, le sanctuaire de Lourdes se distingue par la superposition de ses églises, la basilique de l’Immaculée-Conception, la crypte et la basilique Notre-Dame du Rosaire.
Lalouvesc : Situé au nord du département de l’Ardèche, dans le verdoyant Val d’Ay, le sanctuaire dédié à saint Régis est perché à plus de 1000 mètres d’altitude. Depuis la Place Jean-Marie Marrel face à la basilique, vue sur le Mont-Blanc garantie par beau temps. Depuis le Rocher de Rochelipe, Lalouvesc, classée commune touristique en juin 2020, offre une fenêtre sur les Cévennes et le Mont Gerbier de Jonc où la Loire prend sa source.
Brive-La-Gaillarde : En Corrèze, les grottes de Saint-Antoine-de-Padoue supportent un couvent qui lui-même soutient une chapelle. Le visiteur découvre l’entièreté de la superposition depuis une large esplanade au sein des 5 hectares du parc sanctuaire.
Des églises qui culminent par leur nef ou leur flèche :
Lisieux : En Normandie, la basilique sainte Thérèse de Lisieux culmine à 97 mètres de hauteur, ses voûtes mesurent 37 mètres de haut.
Saint-Maximin : Avec ses 73 mètres de longueur, 43 mètres de largeur et 29 mètres de hauteur, la Basilique Sainte-Marie-Madeleine est le plus vaste édifice gothique de Provence.
Souvigny : La fille aînée de Cluny, la prieurale surprend par les 84 mètres de long et 28 mètres de large de sa nef.
Des environnements naturels et architecturaux préservés
Ils sont reconnus d’Art et d’Histoire, labellisés “ Grands Sites “ ou inscrits dans une démarche écologique et environnementale active.
Ars-sur-Formans - Le pays d’Art et d’Histoire de Dombes-Saône-Vallée. Le label permet l'animation et la découverte d’un patrimoine naturel au travers de la vallée de la Saône et des étangs de la Dombes, de l’histoire de la principauté de Dombes, et de savoir-faire dans différents domaines. Un patrimoine religieux à admirer : la basilique d’Ars classée monument historique où repose le Saint curé ainsi que l’église Notre Dame de la Miséricorde, labellisée monument remarquable du XXème siècle.
Le Puy-en-Velay - Ville d’Art et d’Histoire pour les paysages variés qui l’entourent, reliefs accidentés plateaux et coteaux entourés de murets de pierre sèche. Pour ses forteresses et maisons fortes, sa cathédrale et son positionnement sur les chemins vers Saint Jacques de Compostelle.
Nevers - Ville d’Art et d’Histoire. Un patrimoine religieux dense : cathédrale, églises et chapelles. un savoir-faire de la faïence réputé partout dans le monde et des monuments remarquables.
Paray-le-Monial - Le pays d’Art et d’Histoire Charolais-Brionnais. Le territoire labellisé concentre une multitude d’églises romanes, 250 châteaux et des musées en lien avec les traditions, l’art sacré, le patrimoine.
Thierenbach : Pays d’Art et d’Histoire de Guebwiller. Patrimoine religieux (abbaye de Murbach…) viticole (les terrasses du vignoble de Guebwiller, les maisons renaissance de Soultz…), ou traditionnel avec les marcairies sur la route des crètes.
Rocamadour : Pays d’Art et d’Histoire Causses-Vallée de la Dordogne, et Grand Site Occitanie
Si la cité médiévale et son sanctuaire sont reconnus « grand site », c’est un territoire élargie qui est animé par le Pays d’Art et d’Histoire. 79 communes et des paysages variés de Causses, rivières, châteaux, forêts et verts pâturages.
Cotignac, Saint-Maximin et Plan d’Aups Sainte-Baume : Pays d’Art et d’Histoire de la Provence Verte.
C’est un patrimoine vivant qui est présenté, l’activité humaine et son impact sur le paysage. On découvre l’architecture des bourgs des villages, le patrimoine préhistorique, les techniques de construction et les nombreux édifices liés aux activités de l’homme dans la nature (agriculture, élevage...)
Souvigny : Grand Site Auvergne-Franche-Comté, Souvigny est un charmant village qui a conservé son aspect médiéval. Son église prieurale, considérée comme la « fille aînée » de Cluny, fût autrefois la nécropole des ducs de Bourbon.
Vézelay : Le Vézelien est en demande de classement « Grand Site de France » pour son environnement naturel exceptionnel aux portes du Morvan, et afin de préserver sa “colline éternelle” au sommet de laquelle trône la basilique dédiée à sainte Marie-Madeleine.
Alençon : Une démarche pour préserver une qualité de vie et un environnement naturel sain. Alençon est reconnue « territoire en transition énergétique » « territoire à énergie positive pour la croissance verte ».
Les saintes Maries de la Mer : Troisième commune de France par sa taille, la ville est au cœur d’une des zones humides les plus étendues d’Europe. Nichée dans le delta du Rhône et bordée par la Mer Méditerranée, l’eau, la flore et la faune (autour de 300 espèces d’oiseaux) y sont sous protection du Parc Naturel Régional de Camargue, du label Natura 2000, du contrat Delta Camargue, et d’une réserve “Biosphère de Camargue” sur l’ensemble du delta du Rhône.