Lalouvesc

Un village d'Ardèche - Le chemin Saint Régis - des propositions pour chaque envie

En Ardèche Verte, j’ai savouré la beauté de paysages rebondis, verdoyants de forêts et de prairies. On découvre un village à presque 1100 mètres d’altitude, sa basilique de style néo-byzantin, l’histoire de deux saints, Jean-François Régis et Thérèse Couderc, son incontournable panorama sur la chaîne des Alpes, et le mont Blanc par temps clair. Il règne ici un réel goût pour l’art sous toutes ses formes, la randonnée et une forte motivation à accueillir l’autre dans sa singularité.

L’air pur est sa force, la nature son écrin et les contreforts du Massif Central ses plus beaux atouts. Depuis la cité mariale du Puy-en-Velay, marcheurs et pèlerins suivent les pas de saint Jean-François Régis sur le GR 430 vers le village de Lalouvesc, où ils accèdent au calme et au ressourcement.

Deux options s’offraient à moi lorsque j’envisageais mon séjour dans le sud de la France, découvrir cette destination sous la neige et mêler mon introspection aux lignes épurées du blanc manteau sur les paysages vallonnés du Val d’Ay ou marcher sur le chemin de Saint Régis puis assister au spectacle des réjouissances qu’offre Lalouvesc à ses visiteurs aux portes de l'été, entre le 16 juin et le dimanche suivant à l’occasion de fête de ce dernier. Me familiariser avec l’histoire qui a donné vie à ce haut lieu de pèlerinage ardéchois.  

Après 5 jours de marche depuis la ville de Haute-Loire, les deux flèches de la basilique Saint Régis attirent mon regard vers le col ou trône le village de Lalouvesc. Pour atteindre ma destination, j’ai traversé le bassin du Puy, le plateau volcanique du Mézenc et ses vastes prairies, puis le Haut-Vivarais, ses montagnes, forêts et nombreux cours d’eau. La vallée du Rhône toute proche du Nord de l’Ardèche confère à cette partie du département une nature plus étoffée.

La basilique Saint-Régis marque le point de départ de mon exploration.

À l'intérieur de l’édifice coloré, 16 vitraux relatent les événements principaux de la vie de saint Régis. Je l’imagine grand et robuste ” le marcheur de Dieu”. Le 24 décembre 1640, il arrive soulagé, mais le visage crispé par le froid à l’issue de ce qui allait être sa dernière mission évangélisatrice, car il meurt quelques jours plus tard à Lalouvesc. Dans la cité, son nom est partout : sur l’enseigne de la pharmacie, de la boutique de souvenirs, celle de la boulangerie et sa gourmandise sucrée du même nom, dans la basilique, la chapelle, la fontaine miraculeuse, le musée… On pourrait s’arrêter au constat que le développement et la notoriété du village existent grâce à ce prêtre jésuite, pourtant je sens que ce qu’il a laissé derrière lui n’est pas écrit en toutes lettres, il s’agit aussi de sentiments, d’un sens de l’accueil.

A proximité de la basilique, je me rends à la maison Saint-Régis où l’on me guide vers les autres édifices incontournables : la chapelle Saint Régis, la chapelle Saint-Ignace, le parc des pèlerins et son chemin de croix atypique imaginé par l’artiste plasticien Philippe Kaeppelin, la crypte de la basilique. Ce sont les reliques de celui qui ne craignait ni le froid ni la montagne pour offrir du réconfort aux plus démunis, qui guident les pèlerins jusqu’ici. A sa suite, Thérèse Couderc co-crée la congrégation des sœurs du Cénacle où, selon la méthode de Saint Ignace, les femmes s’exercent à la méditation. Le corps de la Sainte repose aujourd’hui dans la basilique.

La magie opère dans chaque lieu, on y découvre de grands noms de l’art sacré aussi ou profane, ainsi dans l’Espace Esther et Félix Oudin ou au Carrefour des arts. Dans la chapelle Saint-Ignace, se tient une exposition thématique différente chaque année, sur l’Inde en 2019 et l’écologie en 2020. Rassasiée par mon immersion artistique, je dédie le jeudi, jour de marché, à la gastronomie. Je suis les conseils des producteurs locaux pour remplir mon panier des nombreuses spécialités locales. Un peu de “ Picodon”, une tarte à la myrtille, de la crème de marrons, une bouteille de coteaux du Vivarais ou de la Vallée du Rhône. Je m’autorise une dernière étape culinaire à la table d’un restaurant après des emplettes chez les artisans-commerçants.

 

L’air si pur du village se teinte ce matin d’odeurs alléchantes. Le tumulte du marché anime les rues si calmes les jours précédents. Le temps s’écoule ici au rythme du tintement du “Bourdon joséphine”, charmante demoiselle de six tonnes, rien que ça ! La cloche la plus massive du département sonne les heures et les demi-heures de son timbre grave qui résonne dans toute la région.

Joséphine m’annonce le terme d’un séjour régénérant à Lalouvesc. J’emporte avec moi l’odeur des sous-bois et les rayons du soleil qui tentent d’en percer les mystères sans toujours y parvenir. La poésie du silence et sa capacité à vous apaiser. J’ai vu le soleil se lever puis se coucher sur une nature incroyable et protégée. J’ai observé plusieurs fois le panorama depuis la place Marrel et émis, face au mont Blanc, le souhait d’un futur séjour, en hiver cette fois, pour voir la neige de plus près. Au départ de Lalouvesc, en direction de Tournon j’observe l’oratoire bâti au-dessus de la route, abritant la statue de Notre-Dame de l'Espérance.