Vendeville : ville sanctuaire aux portes de Lille
À quelques kilomètres de Lille, le Mélantois s’étend en de vastes plaines fertiles. On y laisse le temps s’écouler, cheminant sur les passerelles des marais ou flânant dans les allées d’un musée. On confie son désespoir à sainte Rita dans la ville sanctuaire de Vendeville. Êtes-vous prêts pour une escapade culturelle, spirituelle et gastronomique dans le Nord ?
Une halte en Flandre
En parcourant les villes sanctuaires de France, j'ai découvert des paysages incroyables et des saints inspirants. Le dernier, saint Antoine de Padoue, m’a accueillie dans son sanctuaire à Brive-la-Gaillarde. En Corrèze, la gastronomie, les villages et la nature méritent un séjour. Ma nouvelle destination se trouve à l’autre bout du pays, dans les Hauts-de-France. Je me dirige vers Vendeville où m’attend une statue miraculeuse de sainte Rita.
Le 22 mai, jour de la fête de la sainte des causes désespérées, clôture la neuvaine qui lui est dédiée par “la bénédiction des roses”. Pendant neuf jours, le sanctuaire accueille de nombreux pèlerins. C’est donc dans l’énergie du printemps que je prends la route pour une immersion dans l’histoire singulière de cette petite commune de Flandre romane et de sa figure protectrice.
À quelques kilomètres de mon point de chute, les panneaux indiquent la proximité avec la Belgique et la métropole Lilloise. En chemin, j’ai croisé de grands champs ouverts, caractéristiques de la région. Ils laissent entrevoir de charmants villages de brique rouge surmontés par les clochers des églises. Je décide d’une première pause à l’Hospice Comtesse dans le centre de Lille en guise d’introduction à l’histoire de la région et de l’architecture flamande.
Pèlerinage à Vendeville : histoire d’une dévotion à sainte Rita
Le sanctuaire Sainte-Rita, avec sa brique flamboyante, s’inscrit dans la tradition architecturale du nord de la France. Il anime le centre-ville de Vendeville grâce à l’affluence régulière des visiteurs. Tout proche, l’immense espace naturel “les Périseaux” offre une promenade ressourçante entre verger et étang. À l’intérieur de l’église Saint-Eubert, l’abondance d’ex-voto sur les murs révèle l’ampleur de la dévotion à sainte Rita. Le recueillement profond des fidèles présents me donne envie d’en faire autant.
J’apprends que, née en 1381 en Italie, Margherita Lotti, fût mariée contre sa volonté. Malgré la mort de son mari et de ses deux enfants, sa foi demeura intacte. Elle finit par rejoindre la communauté des Augustines et se dévoua aux plus démunis. Vénérée mondialement comme la sainte des impossibles, sa statue, offerte à la paroisse en 1928, attire les fidèles à Vendeville. Depuis 1930, à l’arrivée d’une relique en provenance de Cascia où repose la sainte italienne, le sanctuaire de Vendeville reçoit chaque année environ 120 000 pèlerins.
Le 22 mai, il n’y a pas que des gens du Nord qui m’accueillent à bras ouverts. Les pèlerins sont venus nombreux, et parfois de loin, pour faire bénir leurs roses. Dans l’église saint-Eubert, fleur à la main, ils espèrent une guérison, la réussite d’un projet ou viennent en remerciement d’une grâce accordée. Émue par cet élan de douceur et de communion, je jette un regard plein d’espoir à la petite statue de sainte Rita suspendue dans la chaude lumière des bougies.
Un voyage entre spiritualité et vibrations urbaines
Après la célébration, je poursuis mon exploration du Mélantois. À Seclin, le carillon de la collégiale Saint-Piat et ses 42 cloches m’accueillent avec le célèbre “p’tit quinquin” chanson en patois emblématique de la culture “ch’ti”. Dans la crypte de l'église, je découvre la légende du martyr céphalophore du IIIᵉ siècle saint Piat. La journée s’achève dans l’énergie mélodieuse du vieux Lille. Dans un estaminet, je commande la carbonnade flamande et une tarte au sucre. Au crépuscule, je m’attarde devant la façade contemporaine de Notre-Dame de la Treille qui semble s’embraser.
Le lendemain, du haut du Beffroi de Lille, à 104 mètres d’altitude, je décide de revenir en septembre pour vivre l’effervescence de la Braderie de Lille. J’en profiterai pour plonger dans l’histoire fascinante de la reconversion de l’ancienne piscine Arts Déco de Roubaix. Comment, grâce à la persévérance de quelques-uns, la ville s’est dotée d’un des plus beaux musées d’art de France. Sainte Rita, patronne des causes désespérées, sainte des impossibles, se cache peut-être derrière ce succès. De ma visite au sanctuaire Sainte-Rita de Vendeville, j’emporte une nouvelle confidente qui murmure dans mes prières de continuer à espérer.
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