Vendeville : une porte vers l'art

Je pose ma valise à Vendeville. Dix minutes plus tôt, j’étais encore à Lille, au milieu du brouhaha des musées, des façades flamboyantes, des terrasses pleines de rires. Ici, tout change. L’air a un goût de campagne, les maisons s’alignent sagement, les volets entrouverts laissent filer la lumière du soir. Le temps s’étire, comme un soupir. C’est une halte, pas une fuite. Une parenthèse pour mieux goûter le reste : le silence après les toiles, le calme après les chefs-d’œuvre. Je sais que demain, je retournerai à Lille, que m’attendent le beffroi, la cathédrale et surtout Roubaix, sa Piscine, ce musée qui me bouleverse à chaque visite. Mais ce soir, à Vendeville, je retrouve quelque chose de plus simple : le repos, l’équilibre, la terre. Une autre manière d’entrer dans l’art ; par le silence.

Visiter Vendeville et ses environs

Que voir à Vendeville ce week-end ?

Le Sanctuaire de Vendeville

Le sanctuaire de Vendeville est bien plus qu’un lieu de recueillement, c’est un véritable point de rencontre pour les fidèles. Ici, chacun trouve sa place : certains viennent pour un instant de prière, d’autres pour partager un moment avec la communauté. On croise des visages familiers, mais aussi des visiteurs venus de loin, parfois de plusieurs départements, attirés par la spiritualité et la sérénité du lieu. L’ambiance y est à la fois chaleureuse et respectueuse, un mélange de foi, de partage et de calme. Chaque visite devient un moment d’échange, où les histoires se croisent et où le sanctuaire, par sa lumière et sa quiétude, offre à tous un refuge accueillant.

Le Musée "La Piscine", de Roubaix

Je crois que c’est en entrant à la Piscine de Roubaix que j’ai vraiment compris ce que peut être un lieu habité. L’eau n’y coule plus, mais tout y respire encore : les murs gardent le souvenir des rires, des voix, des éclaboussures d’autrefois. J’ai marché doucement, un peu comme on entre dans une mémoire. La lumière passait par la verrière, dorée, presque tiède, caressant les sculptures, effleurant les visages de marbre. Et moi, j’ai eu ce drôle de sentiment d’être à la fois spectatrice et présente dans quelque chose de plus grand.

Je me suis arrêtée longtemps devant une œuvre sans même regarder le nom de l’artiste ; juste pour ressentir. Il y avait cette beauté simple, nue, qui ne cherche pas à impressionner. C’est peut-être ça, le vrai coup de cœur : quand on ne cherche plus à comprendre, quand on se laisse toucher. En sortant, j’ai eu la sensation d’avoir nagé sans eau, d’avoir fait un plongeon en moi-même.
 

Musée "Le Tripostal", à Lille

Au Tripostal, Pom Pom Pidou m’a happée dès les premières secondes. Une exposition imaginée par le Centre Pompidou, vibrante, foisonnante, joyeusement libre. Trois étages de peintures, de vidéos, de sculptures, de formes et de couleurs qui se répondent sans chercher à s’expliquer. C’est un parcours sur la création moderne et contemporaine, sur l’énergie de l’art dans tout ce qu’il a de plus vivant, de plus instinctif. J’ai adoré les jeux de formes et de lumière, ces reflets qui transforment chaque pas en composition. À force de marcher, on ne sait plus très bien où finit l’œuvre et où commence le regard. Le musée devient lui-même une toile immense, et les visiteurs s’y fondent, comme des pinceaux, des taches, des pigments en mouvement. À la sortie, j’avais le sentiment d’avoir traversé une peinture en marche : une œuvre vivante, collective, éphémère, à l’image de Lille.

Le Musée des Beaux Arts, à Lille

Je suis entrée dans le Palais des Beaux‑Arts de Lille en m’attendant à regarder des tableaux. Et soudain, c’est le lieu tout entier qui m’a regardée. L’exposition Éclats en Échos de Felice Varini l’a métamorphosé : trois installations monumentales, conçues spécialement pour ce musée. Elles jouent avec l’espace, le mur, le sol et l’architecture même. Je me rappelle un couloir où les bandes bleues traversaient les colonnes, créant un étonnant effet de décalage. Marcher, ce n’était plus avancer, c’était glisser dans une illusion. À l’atrium, j’ai levé les yeux et j’ai vu un cercle parfait, rouge vif, qui ne prenait sens que depuis un point précis. Derrière moi, le décor classique du musée ; devant, un nouveau monde ! Ce que j’ai adoré ? Cette sensation que les œuvres sortaient des toiles, envahissaient les murs, s’invitaient dans les escaliers et les voûtes. Le musée devenait lui-même œuvre d’art. Et moi, j’étais à la fois spectatrice et faiseuse de chefs-d'œuvre !

Le Parc Mosaïc, à Houplin-Ancoisne

On entre au parc Mosaïc comme dans un livre-voyage : dix jardins contemporains, un étang silencieux, des bois où l’ombre dessine des pas rapides. J’ai regardé les plantes venir d’Afrique, d’Asie, d’Europe centrale… Chacune avec ses fleurs, ses feuilles, ses couleurs ! Et j’ai pensé que l'univers entier était là, sous ce ciel léger du Nord. Je me suis assise au bord d’un banc et j'ai écouté le soleil faire éclore les jeunes pousses. Je me suis laissé traverser par ce mélange de nature, d’art et d’humanité. Le parc n’était pas juste un décor pour promenade : c’était un espace pour sentir, pour réfléchir et pour s’ouvrir au monde.

Le Centre d’Art sacré contemporain, à la Cathédrale de Lille

Je grimpe jusqu’au toit de la cathédrale, les mains accrochées à la rambarde, moitié excitée, moitié terrifiée par le vide qui s’étire sous mes pieds. La ville de Lille s’étale là, lumineuse et tranquille. Je redescends pour découvrir la crypte. Elle m’attire avec son silence étrange et ce parfum de pierre ancienne qui vous fait chuchoter sans le faire exprès. Puis, je change de point de vue ! Direction le cœur de l’édifice, et c’est comme si tout le ciel s’était invité à l’intérieur. Le sublime vitrail éclaire la nef de ses éclats, des rouges et des ors qui dansent sur les pierres, sur les bancs et jusque sur mon visage. Je reste un instant immobile, hypnotisée par la lumière. Elle glisse, change, respire avec l’édifice. Le temps s’arrête, là où l’art et la foi se fondent dans un seul et même souffle. 

Où manger

  • Potager des Demoiselles, Vendeville : J’ai adoré ce petit havre gourmand. Les plats sont raffinés, pleins de goût et joliment présentés. L’accueil est doux, presque comme un moment volé rien que pour soi.

  • Restaurant Fratelli, Vendeville : Ici, on se sent tout de suite à l’aise. Les pizzas sont généreuses et réconfortantes, le service souriant rend le repas encore plus agréable. Une belle pause simple et joyeuse.

  • La Serre du Parc Mosaïc, Houplin-Ancoisne : Déjeuner entourée de verdure et de fleurs, c’est un vrai plaisir pour les sens. La cuisine est légère, fraîche, et le lieu respire la douceur et le calme après la balade dans le parc.

  • Estaminet La Cour de la Ch’tite Brigitte, Le Vieux Lille : Typique et chaleureux, un vrai goût du Nord dans l’assiette. Les portions sont généreuses, le personnel charmant, et on sort le ventre plein et le sourire aux lèvres.

Où dormir

  • La Grange, Vendeville (Airbnb) : J’ai adoré ce petit havre de paix à la campagne. Le jardinet est idéal pour lire au soleil avec une bonne tasse de thé. Parfait pour se reposer après une journée à Lille ou dans les environs.

 

Une parenthèse artistique et ressourçante

Reportage réalisé dans le cadre de ma mission “Mange, Prie, Aime” avec Villes Sanctuaires en France.