Aujourd’hui je décide de partir à Ars –sur- Formans, petit village de la Dombes dont l’histoire est étroitement liée depuis 1818, année de son arrivée, à celle de Jean -Marie Vianney, le curé d’Ars.
Il vécut ici 41 ans soit jusqu’à sa mort en 1859. Canonisé en 1925 et proclamé Saint Patron de tous les curés de l’univers en 1929, il passe de longues heures devant le tabernacle à prier, jusqu’à 17 heures par jour à confesser …Il secourt et apaise les souffrances, provoque les dons des bienfaiteurs pour construire l’école, la Maison de la Providence, embellir son église. Très tôt, il est reconnu comme guérisseur physique et spirituel.
Ce modeste curé de campagne à la vie exceptionnelle, a donné à ce petit village, jusqu’alors inconnu, sa particularité et sa notoriété internationale : son rayonnement provoque l’afflux de milliers de pèlerins à Ars.
Je sais que le curé d’Ars a fait construire une Basilique époustouflante. Et que, pour lui rendre hommage un Arsois a fondé chez lui, un musée de cire Grévin unique en région Auvergne Rhône Alpes.
Je veux les découvrir !! d’autant que, récemment, le musée a fait objet d’une rénovation par les Ateliers Grévin et d’un agrandissement. Ce qui lui a valu de nombreux articles dans la presse et sur les réseaux sociaux.
350 000 pèlerins viennent, chaque année à Ars, marcher dans les pas du Saint, j’espère que je ne les rencontrerais pas tous car j’ai plutôt envie de trouver calme et ressourcement !
J’arrive à Ars. Dès l’entrée du village, je la vois, elle domine : la Basilique. On ne voit qu’elle, on ne peut la manquer.
Je suis surprise par sa taille, sa structure originale m’interpelle. Pourquoi une basilique d’une telle ampleur a t elle été construite dans ce petit village ?
Je gare la voiture et descends la rue en direction de la Basilique. Je suis pressée d’admirer ce joyau de plus près. Au fur et mesure de mon cheminement, j’admire cette construction si particulière, plusieurs époques probablement! Les couleurs se précisent, des détails apparaissent …
Au bas des marches : l’accueil du Pèlerinage, ici une sœur Bénédictine du Sacré Cœur de Montmartre me reçoit chaleureusement en arborant un large sourire. Elle m’invite à marcher dans les pas du Saint Curé en suivant le parcours menant aux sites.
J’opte tout d’abord, pour la découverte de la Basilique bien sûr.
Avant d’entrer, je détaille la façade extérieure.
Le clocher en carrons se détache des dômes de la Basilique : quelle jolie juxtaposition !
Le jeu coloré des matériaux : le vert des couvertures des coupoles, le rouge brique du clocher, le blanc et l’ocre de la pierre annoncent la richesse de la polychromie intérieure.
Je remarque que l’essentiel des décors réside dans les parties hautes. Seuls, reliefs et frises constituent les décors importants des murs notamment, au dessus des 2 portes latérales.
Je lève les yeux et observe le dôme. Je suis impressionnée à la fois, par l’effet de légèreté avec la finesse des colonnettes et la vigueur des motifs, l’alternance des baies jumelées.
A chaque angle du dôme, 8 sculptures monumentales représentant des anges assis donnent une impression de quiétude comme s’ils veillaient sur la basilique.
Revenue sur mes pas, j’emprunte l’entrée principale de la Basilique ou plutôt celle de l’église originelle, église d’époque romane en partie reconstruite, restaurée et embellie par le Curé d’Ars lui-même et là …je voyage dans le temps, à son époque. L’église est restée telle, emplie de souvenirs. Je découvre, tour à tour, cinq chapelles latérales dont la chapelle St Jean-Baptiste, la chapelle de la Vierge… toutes montrent la dévotion du curé d’Ars. L’une d’elle m’émeut particulièrement : la chapelle Ste Philomène, ici les pèlerins guéris ont laissé leurs béquilles. Puis, j’imagine le curé d’Ars enseigner le catéchisme de 11h dans la petite chaire, sa présence dans le confessionnal.
En face la chaire des prédications ….
Je remonte la nef. Elle introduit à une autre partie : celle qui fût agrandie de 1862 à 1910 : l’église était devenue trop petite pour accueillir toutes les foules alors le curé d’Ars approuvât les plans d’une basilique et Pierre-Marie Bossan, architecte de la Basilique de Fourvière à Lyon, le sera pour Ars.
Je comprends, alors, pourquoi la structure de la Basilique est si singulière
Je contemple ce joyau de l’architecture byzantine : quelle harmonie dans les lignes, quelle magnificence, quelle élégance !
Deux chapelles aux murs gravés de plaques de remerciements se font face. Leurs peintures marouflées illustrent la vie du Saint. L’une d’elle, la chapelle de la Châsse, devant laquelle se rassemble chaque jour nombre de pèlerins, contient le corps du Saint parfaitement conservé et visible de tous. Le visage est, quant à lui, recouvert d’un masque de cire sculpté à son effigie.
Je suis impressionnée et me recueille quelques minutes.
Puis, j’avance dans le chœur. Je suis époustouflée par ses lignes élancées et sa polychromie due au calcaire blanc des bases et des chapiteaux, au granit rouge et au marbre gris et vert des colonnes.
J’admire les murs peints aux couleurs vives. La coupole nervurée m’aspire vers le haut : quelle merveille avec ses décors variés : vitraux, peinture imitant la mosaïque, sculpture, verrières figurant des anges …une impression de richesse !
Je sors par la porte latérale et reste un moment, là, sur l’esplanade à contempler le paysage. J’aperçois, à 800 mètres, la silhouette d’une statue qui se dessine à l’horizon, le Monument de la Rencontre : symbole de l’arrivée en 1818, de Jean Marie Vianney, curé d’Ars et sa rencontre avec un petit berger qui lui a indiqué le chemin d’Ars.
Le Musée de cire, La vie du Saint Curé d'Ars
Je continue mon chemin en direction du Musée de cire, La vie du Saint Curé d’Ars, situé dans le même bâtiment que l’Office de tourisme.
La personne à l’accueil m’explique le déroulé de la visite.
Je m’immisce immédiatement dans la première partie du Musée signé Grévin : un espace d’exposition réinscrivant la vie de Jean-Marie Vianney dans le contexte de son époque. Des illustrations et des commentaires audio, propose une réelle immersion dans les moments forts de la vie du Saint Curé de 1789 à 1859. Je rejoins une famille dont les enfants s’affairent devant une maquette : ils reconstituent la Basilique. Quelle belle réalisation !
Puis j’accède au musée, je plonge aussitôt dans l’Histoire en cheminant dans des décors d’autrefois.
Je suis surprise par les 17 scènes et leurs 35 personnages de cire signés Grévin, d’un réalisme impressionnant. Je reconnais la première scène représentant Jean-Marie Vianney tout petit et priant déjà en cachette dans l’étable. J’ai vu cette même scène représentée dans une chapelle de la basilique. Plus loin la rencontre avec le petit berger est particulièrement vivante. Là, le curé d’Ars dans sa chaire pointant son doigt vers le tabernacle semble s’adresser à moi
Quel trouble! Quelle émotion !
Les regards sont vifs, les visages expressifs, les costumes d’époque bien choisis. Je regarde, j’écoute, je lis et suis totalement transportée par ces paroles fortes.
Un héritage précieux chargé d’émotion qui ne laisse pas indifférent,
Plus qu’une visite une rencontre avec un homme hors du commun
Je trouve la visite complémentaire à celle des sites du village, je quitte les lieux, émue, apaisée, ressourcée, enrichie.
Le curé d’Ars a dit « vous êtes venus à Ars vous reviendrez » et, oui je reviendrais …
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